Législatives : fort renouvellement en vue au palais Bourbon

En ce 19 mai, fin du dépôt des candidatures aux législatives des 11 et 18 juin. Si l’on s’interroge toujours sur ce que sera la nouvelle majorité sortie des urnes, une chose est d’ores et déjà certaine : la nouvelle Assemblée nationale sera bien différente de la précédente.

Fin du cumul des mandats

En effet plus d’un tiers, soit quelques 200 sur 577 des députés sortants ne se représentent pas. Premier facteur de ce départ  en masse l’entrée en vigueur  de la loi organique du 16 février 2014 qui interdit à un député ou à un sénateur d’exercer simultanément la fonction de maire, maire d’arrondissement, maire délégué ou maire adjoint, président ou vice-président d’un conseil régional, départemental, d’intercommunalité et plus généralement de toute assemblée territoriale. C’est une révolution. Pour  les élus l’heure du choix a sonné et beaucoup préfèrent leur mandat local comme Olivier Carré LR qui a choisi sa ville Orléans. Une bonne partie des parlementaires  socialistes ont anticipé la fatale échéance lors des dernières élections régionales et municipales ce qui n’est pas le cas à droite : 127 députés LR  sur les 199 que comptaient leur groupe et 19 sur les 27 UDI avaient décidé de cumuler jusqu’au dernier moment.

Changement générationnel

Certaines figures emblématiques de l’Assemblée comme Alain Bocquet (CRC Nord) y avaient fait leur entrée en 1978 sous Giscard d’Estaing. D’autres plus nombreux y étaient arrivés en 1981 comme Claude Bartolone (PS Seine-St-Denis) ou Laurent Cathala (PS Val-de-Marne). Usés, fatigués et  poussés par une campagne présidentielle chamboule tout ils préfèrent laisser la place. La campagne présidentielle qui a provoqué la chute des deux principaux partis de gouvernement les a aussi poussés à ne pas se représenter. François Fillon a lui aussi choisi de ne pas briguer à nouveau un siège de député.  Place aux quinqua, quadra et trentenaires.

D’autres, après un seul mandat comme Marion Maréchal Le Pen, la benjamine de l’assemblée sortante, ont décidé de prendre du recul et de retrouver la société civile. La vie de parlementaire n’est-elle pas ce qu’ils croyaient ? Leur travail les aurait-il déçus ? La campagne à venir leur semble-t-elle trop ardue

Le PS très mal en point est concurrencé sur sa gauche par les candidats des Insoumis et sur sa droite par ceux d’En Marche. La Droite déjà très affaiblie par les affaires Fillon est divisée par l’arrivée à Matignon d’Edouard Philippe et à Bercy de Bruno Le maire et de Gérald Darmanin. L’extrême droite a du mal à se remettre de sa désastreuse fin de campagne présidentielle et part  dans cette nouvelle bataille  avec moins d’enthousiasme  qu’il lui  en faudrait. Que vont peser les implantations locales bien établies face aux candidats de La République en Marche portés par la dynamique présidentielle ? Autant d’incertitudes auxquelles les électeurs mettront par leur vote.  Quel qu’il soit

l’Assemblée nationale devrait vivre en juin un renouvellement identique sinon supérieur à celui qu’elle a connu en 1958 où, après l’arrivée au pouvoir du général de Gaulle,  elle a accueilli 310 nouveaux élus sur 579 membres. Indéniablement un désir de renouveau  flotte au-dessus du palais Bourbon. Il s’inscrit dans l’aspiration du pays à moderniser sa vie politique.

Françoise Cariès.

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