Loir-et-Cher législatives : enfin, les candidats de la République en marche !

Après moult atermoiements, revirements, ordres et contre-ordres, les candidats aux élections législatives de La République en marche (majorité présidentielle) dans les trois circonscriptions de Loir-et-Cher sont sortis du bois. C’est peu dire que la campagne qui s’ouvre désormais sera courte.

(de g. à d.) Marc Fesneau (MoDem, 1ère circonscription) ; Marlène Martin (LRM, 3e) ; Jean-Luc Brault (LRM, 2e). Et, planant au dessus, Fernand Naudin et Raoul Volfoni.

Mercredi 17 mai, il n’y avait pas que l’annonce de la composition du nouveau gouvernement d’Édouard Philippe qui était attendue. En Loir-et-Cher, on attendait aussi le nom des candidats de la République en marche (LRM). Un feuilleton à multiples rebondissements, entre ceux qui étaient candidats à l’insu de leur plein gré ; ceux qui l’étaient mais finalement peut-être plus ; et celui qui l’était mais ne voulait rien dire. La fumée blanche a fini par sortir du Vatican macronnien : Marc Fesneau (1ère circonscription), Marlène Martin (3e) et Jean-Luc Brault (2e) sont les candidats officiellement investis pour les élections législatives dont le premier tour aura lieu dans moins d’un mois.

1ère circonscription

Marc Fesneau.

C’est peu dire que la campagne sera courte. « Les choses se passent dans l’ordre prévu », précise Marc Fesneau (MoDem) candidat parachuté dans la 1ère circonscription de Blois et la Vallée du Cher. Bien que résidant dans la 3e circonscription, à Marchenoir dont il est maire et président de l’intercommunalité, il compte bien « donner une majorité au Président Emmanuel Macron. Les gens sont mûrs pour les changements annoncés. Il a d’ores et déjà dépassé les clivages. Il a un programme, il faut l’appliquer ». Il affrontera (entre autres) le député sortant Denys Robiliard (PS), Kenza Belliard (France insoumise) et une autre parachutée, Rama Yade.

3e circonscription

Marlène Martin.

Marlène Martin, 42 ans et éditrice dans le Vendômois, 1ère adjointe de la commune de Villiers-sur-Loir depuis 2014, déclare que « ce que fait Emmanuel Macron c’est ce qui se fait au niveau des élus locaux : ni droite, ni gauche, les bonnes idées viennent de tous bords ». Elle souhaite aussi « donner une majorité » au nouveau Président de la République. Elle aura fort à faire : en face d’elle, le député sortant Maurice Leroy (UDI), ancien ministre, président du Conseil départemental, qui brigue un… cinquième mandat. Elle aura aussi en face d’elle le maire FN de Villedieu-le-Château Jean-Yves Narquin.

2e circonscription

Jean-Luc Brault, maire de Contres (41), candidat aux législatives La République en marche dans la 2e circonscription de Loir-et-Cher.

Enfin, Jean-Luc Brault, 66 ans, rebelle et « fort en gueule » du Val de Cher-Controis, maire de Contres (qui appartient à la 1ère circonscription…), l’homme aux « 3000 bulletin de salaires à Contres, quand je suis arrivé en 1995 il n’y en avait que 500 ». Discret soutien d’En Marche ! de la première heure, il a apporté son parrainage à Emmanuel Macron. Le vote Front national dans les territoires ruraux ? « C’est le résultat de 30 ans de politique sans résultats. Les gens en ont marre, c’est un cri de détresse », tonne-t-il. Il se présente dans la 2e circonscription de Loir-et-Cher, Romorantin et la Sologne où Guillaume Peltier, maire de Neung-sur-Beuvron et candidat de L.R., ratisse la campagne comme un forcené car la candidate Front national Mathilde Paris pourrait bien renverser la table. Maurice Leroy, dans un entretien à nos confrères de la Nouvelle République au début de l’automne dernier, avait menacé : celui qui se présentera face à G. Peltier sans jouer le jeu de L.R., « devra se préparer à faire ses cartons ». À l’époque, il avait dans le viseur le MoDem Louis de Redon, conseiller départemental et conseiller municipal de Romorantin-Lanthenay. C’est finalement pire que ça pour « Momo » : Jean-Luc Brault, qu’il s’est évertué à faire battre aux élections départementales de mars 2015 pour privilégier l’élection d’un fidèle dévoué (Jean-Marie Janssens, maire de Montrichard). La bonne tambouille politicienne qui ne refroidit pas l’élu du Controis : « Les cartons ? Je ne les ferai pas. Je serai au second tour et j’espère bien gagner ! Je suis là depuis 66 ans et je compte bien y rester ! ». En cas de victoire, il devra – en plus de sa démission de ses mandats de maire et président de l’intercommunalité – prendre le train pour Paris trois-quatre jours par semaine : pas sûr que ça lui plaise tant que ça à long terme, au Controis de la rue des Entrepreneurs…

La référente de La République en marche Christine Jagueneau, qui avait appris vendredi dernier depuis l’étranger où elle était en déplacement professionnel son investiture dans la 3e circonscription (avant de préciser qu’elle n’était pas candidate), est « confiante. Les cartes sont rebattues. Marlène et Jean-Luc sont issus de la société civile, ils apportent les réalisations pratiques et opérationnelles dont la future assemblée nationale a besoin ».

D’ici là, il reste encore le cap des 11 et 18 juin. Un scrutin, là encore à l’issue incertaine, pour tous les candidats. Qu’ils marchent sur l’eau, qu’ils nagent en eaux profondes ou qu’ils sautent en parachute…

F.Sabourin.

Christine Jagueneau met les pendules à l’heure avec les propos de Rama YadeLa référente du mouvement La République en marche (LRM) a vivement réagi aux propos tenus par Rama Yade dans Magcentre. Cette dernière indiquait en effet dans une interview du 16 mai avoir « Nous avons été sollicités par le comité En Marche ! de Loir-et-Cher. Certains membres ont décidé de nous aider ». Selon Christine Jagueneau, « Je connais mes troupes : aucun des comités n’a contacté Rama Yade. C’est une opportuniste, spécialiste des parachutages. Je l’ai invitée à adhérer et à suivre la démarche de candidature comme tous ceux qui voulaient candidater. Elle nous a donné une fin de non-recevoir », déclare-t-elle à l’issue de la présentation des trois candidats LRM aux législatives. « Elle nous a contacté deux fois : le jeudi 4 mai à la gare de Blois, puis le samedi 6 mai. Elle a refusé de suivre la procédure. Quand on parle de pratiques à changer, celles de Rama Yade le sont aussi à changer ».

Et… que dire du parachutage de Marc Fesneau qui, bien qu’habitant la 3e circonscription (Beauce, Vendômois et Vallée du Loir) se présente dans la 1ère ? Franchir la Loire, c’est parfois franchir le Rubicon. Après, on marche vers Rome, les lauriers,  la gloire du Capitole… Ou la roche Tarpéienne…

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