Agressivité, violences, insultes, les commentaires, y compris de la presse étrangère, sont sévères à la suite du débat de jeudi soir à l’encontre d’une Marine Le Pen qui n’a eu de cesse d’attaquer son adversaire, dans la plus “belle” tradition de l’extrême droite.
A t-elle vraiment choqué tout son auditoire à l’heure où les réseaux sociaux, repris avec complaisance parfois par la presse vomissent à longueur de pages quolibets, injures et autres propos diffamatoires? Des voix s’étonnent et s’inquiètent comme celle d’Hélène Mouchard Zay (fille du ministre du Front populaire, assassiné par la milice) qu’on ne “fabrique plus d’anticorps contre le danger du FN” et que la présence de la candidate d’extrême droite eu second tour ne soulève plus d’indignation, ou presque.
Marine Le Pen en Eure-et-Loir, lors de la campagne du 1er tour.
“On a juste repeint la façade mais on reste dans l’histoire de l’extrême-droite maurassienne et pétainiste” (la République du Centre du 4 mai). Le combat de boxe déclenché par la patronne du FN (qui s’est mise en congé de présidence durant quelques jours), prouve que le FN reste le même lorsque tombe le masque comme jeudi, celle de l’héritière des pionniers du Front national. Jean-Marie Le Pen a fondé le FN avec un cercle d’amis dont des anciens nostalgiques de l’OAS et des anciens collaborateurs, serviteurs zélés des nazis sous le régime de Vichy.
Un collaborateur “réfugié” à Lorris
Ainsi dans le Loiret, l’un des prédécesseurs de Charles de Gévigney, l’actuel secrétaire départemental du FN, était un certain Paul Malaguti qui était venu se réfugier à Lorris, pour échapper à son passé à Cannes (Alpes-Maritime). Ce triste personnage qui fut un des fondateurs historiques du FN (1972), avait été impliqué, alors auxiliaire des nazis au sein du PPF (Parti Populaire français) et des nervis de la collaboration, dans l’assassinat de huit résistants par la Gestapo dans la villa Montfleury à Cannes. De 1986 à 1996, malgré les révélations de la presse (La République du Centre,Le Monde, Le Canard), Paul Malaguti siégera au conseil régional du Centre au groupe Front national. Aux régionales de 1992, sa liste réunissait 15% des voix! Déjà en 1989, il était tête de liste du FN aux élections municipales à Orléans et il sera secrétaire départemental du FN du Loiret.
Pour l’édification des plus jeunes électeurs et aussi pour ceux qui s’apprêtent comme certains électeurs de Jean-Luc Mélenchon à renvoyer dos à dos dimanche -bonnet blanc, blanc bonnet- Emmanuel Macron et Marine Le Pen, il n’est jamais inutile de rappeler quelques vérités historiques.
Ch.B