Lorsqu’on lui demande sa réaction après les propos de Marine Le Pen sur la responsabilité de la France dans la rafle du Vel d’Hiv, Hélène Mouchard Zay, présidente à Orléans du Musée mémorial des enfants du Vel’d’Hiv (CERCIL), réitère fermement la position qu’elle avait eue le 14 février dernier: “Comment peut-elle évoquer le général de Gaulle alors que le Front national est un parti qui a été fondé notamment par des anciens collaborateurs et sympathisants du régime de Vichy. Elle est l’héritière de ces gens-là”.
Hélène Mouchard-Zay au Panthéon lors du transfert des cendres de son père.
Marine Le Pen a en effet estimé dimanche que “la France n’est pas responsable du Vel d’Hiv. S’il y a des responsable c’est ceux qui étaient au pouvoir à l’époque, ce n’est pas la France”.
En février, Hélène Mouchard Zay, fille de Jean Zay le ministre de l’Education nationale du Front populaire, avait déjà été outrée par la récupération par Marine Le Pen d’une phrase de son père sur la laïcité, “les écoles doivent rester l’asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas”. Alors que Marine Le Pen fait de la laïcité une “machine de guerre contre les Musulmans”, elle avait déjà estimé à l’époque, “le FN est l’héritier historique de cette extrême-droite française, maurassienne et pétainiste. Il ne s’en est jamais démarqué, et chacun peut constater l’inspiration maurassienne des idées qu’il développe”.
Depuis Chirac il n’y a plus débat là-dessus
Le Cercil à Orléans.
Pour Nathalie Grenon, la directrice du Cercil, “il n’y a plus de débat là-dessus”, depuis que Jacques Chirac en juillet 95 (qui avait ensuite inauguré le Cercil), a reconnu la responsabilité de la France dans la déportation des juifs. Sa phrase est d’ailleurs inscrite sur un mur du Cercil. Confirmée par les deux Présidents suivants, Nicolas Sarkozy et François Hollande. La France était certes à Londres avec de Gaulle mais la France c’était aussi Vichy. D’ailleurs, explique Nathalie Grenon, des lois votée sous le gouvernement de Vichy ont continué d’être appliquées bien après 1945, c’était donc bien les lois de la République, de la France. “Comment peut-on dire aux enfants qui visitent le Cercil et voient ces photos de gendarmes français qui gardent les camps de Pithiviers et Beaune, que ce n’était pas la France”, poursuit Hélène Mouchard Zay.
Du côté des politiques, Emmanuel Macron comme Christian Estrosi, entre autres, ont réagi vigoureusement à ce “révisionnisme” de Marine Le Pen, le premier a estimé qu’il s’agit “d’une faute grave”, et le second que, “Marine Le Pen rejoint son père sur le banc de l’indignité et du négationnisme”.
Ch.B