C’est à la rencontre de deux femmes aux destins fascinants que Michèle Dassas nous emmène dans son dernier roman, Une gloire pour deux. Madeleine et Renée… deux femmes à la personnalité singulière, déterminées et fragiles, séductrices et séduisantes, attirées par Paris et ses lumières mais attachées à leur région natale, leur chère Sologne. L’une deviendra célèbre, Madeleine Sologne, l’autre restera anonyme, Renée, chacune, de manière différente, connaîtra la gloire.
Mais ce roman est avant tout un livre dans lequel on plonge pour n’en ressortir qu’à la dernière ligne. L’auteur nous conduit dans une traversée du XXe siècle, suspendus aux parcours de Madeleine et Renée, ces deux fillettes, amies à la communale de La Ferté-Imbault : nous grandissons, nous espérons, nous aimons, nous souffrons… nous vivons avec elles. Nous nous laissons entraîner dans leurs aventures, de la Sologne paisible des années 30, au Paris des années 40 et de la guerre, puis au retour à l’insouciance des Trente glorieuses.
Madeleine Sologne rencontrera le succès en 1943 aux côtés de Jean Marais dans L’Éternel Retour de Jean Cocteau. Le couple mythique symbolisait alors la résistance face à l’occupant. Adulée par toute une jeunesse qui imita sa coiffure, longue mèche blonde tombant sur le front, Madeleine Sologne gagnait sa place dans la famille des grandes actrices.
Renée, engagée dans la Résistance, verra son action pendant la guerre reconnu des années plus tard.
Au travers de ces deux figures féminines, c’est finalement le portrait de toute une génération de femmes qui est ici réalisé.
Frédérique Rose
“Une gloire pour deux”, Michèle Massas,
aux éditions Marivole, 248 p 20 €