Adieu Tour(s) Plus, bonjour Tours Métropole Val de Loire

Il y avait de l’émotion chez les élus locaux mercredi soir 22 mars  à Tours. Jean-Michel Baylet, le ministre des Collectivités Territoriales venait en effet à Tours remettre officiellement le décret faisant passer l’agglomération tourangelle au statut de métropole.

« Nous avons fait en quelques mois ce que d’autres n’ont pas réussi à faire en plusieurs années »

De l’émotion il y en avait sur certains visages au moment des discours hier à Mame. Le passage de Tours en métropole, un moment historique pour tous qui « marque une seconde renaissance pour Tours » pour Serge Babary. Jean-Patrick Gille y voyant lui « un grand moment politique symbolisé par le rassemblement » opéré autour de ce dossier « au chemin contrarié », tandis que pour Jean-Gérard Paumier ce fut « un combat difficile et indécis ».

De l’émotion oui, mais aussi le sentiment du devoir accompli également. « Nous avons fait en quelques mois ce que d’autres n’ont pas réussi à faire en plusieurs années ». Philippe Briand, président de la nouvelle collectivité Tours Métropole Val de Loire ne se montre pas peu à la tribune en refaisant l’histoire de la création de la métropole tourangelle. Une story-telling que Philippe Briand aime raconter ces dernières semaines, y ajoutant une dose d’humour avec imitations et pitreries qui ont une nouvelle fois fait rire l’assemblée de convives hier. Il faut dire que Philippe Briand écrit ici « un de ses plus beaux moments d’élu » confesse-t-il, après avoir amener au bout, ce dossier qui paraissait un temps mal engagé.

C’est en effet à marche forcée, les élus locaux ont réussi le passage de Tours Plu(s) en métropole. Il n’aura fallu en effet qu’un peu plus d’un an entre les recommandations du nouveau préfet Louis Le Franc sur la possibilité de postuler à la métropolisation et l’officialisation de ce passage hier. Une rapidité dans le transfert de compétences, dans les dossiers mais aussi une certaine force de persuasion à l’échelon national qui n’auront été possibles que par l’unité qui s’est dégagé sur ce dossier. À l’Assemblée Nationale d’abord où les députés Briand et Gille ont marché de concert pour promouvoir le dossier tourangeau. À Tour(s) Plus ensuite, où le consensus a régné entre les élus des différentes villes. À l’échelon communal enfin où les Conseils municipaux ont validé ces choix. Sans oublier non plus, les élus du Conseil départemental qui ont accepté de transférer des compétences à la future métropole, avec espoir que celle-ci devienne une locomotive pour l’ensemble du département. La dynamique tourangelle autour du dossier de métropole est un véritable cas d’école, que le ministre Jean-Michel Baylet est venu saluer hier pour remettre officiellement le décret actant cette transformation. Une venue d’autant plus symbolique qu’elle est la seule cérémonie à laquelle le ministre participera parmi les sept nouvelles métropoles sur le territoire français.

« Les villes de Dijon, Saint-Etienne ou Orléans peuvent remercier Tours »

Un ministre aussi détendu que ses hôtes locaux et maniant lui aussi l’humour en revenant sur sa version du story-telling métropolitain tourangeau : « Quand je suis venu l’an dernier à Tours et que j’avais dit que ce n’était pas possible que Tours devienne métropole, je ne le pensais pas. J’avais été séduit par la démarche tourangelle, avec des élus avançant unis, qui étaient venus me voir dans mon bureau. Seulement, la position du gouvernement était alors de ne pas élargir le nombre de métropoles. J’avais prévenu Philippe Briand et Jean-Patrick Gille des déclarations que j’allais faire aux médias, en leur disant qu’en réalité pour que cela soit possible, il fallait avancer discrètement », explique ainsi Jean-Michel Baylet. On comprend ici le jeu de dupes et de coulisses nécessaires à ce type de dossiers.

Et le ministre de poursuivre : « Les villes de Dijon, Saint-Étienne ou Orléans peuvent remercier Tours, parce que c’est vous qui avez enclenché la démarche d’élargissement du nombre de métropoles ». Un Jean-Michel Baylet séduit notamment par la dynamique et l’unité trans-partisane des élus tourangeaux : « C’est un dossier de convergence et cela fait du bien. C’est pourquoi, contrairement à la position du gouvernement, je suis contre l’élection au suffrage universel des élus communautaires. Je pense qu’il faut que ces collectivités restent en dehors des logiques électives et des querelles partisanes comme ici ».

Quelle place pour Tours Métropole Val de Loire ?

L’acte de naissance effectué, place maintenant à la réalité du terrain. Tours Métropole Val de Loire doit être « un moteur pour le département » pour Philippe Briand et Jean-Gérard Paumier, le président du Conseil départemental. Une métropole au service du territoire et de ses acteurs, nombreux à avoir soutenu la candidature dira de son côté François Bonneau, le président de la Région. Une Région Centre-Val de Loire qui a dorénavant deux métropoles sur son territoire, avec Orléans. « Ce pôle métropolitain donne de la force et du poids à notre région », poursuit François Bonneau, tandis que Jean-Michel Baylet appelle les Tourangeaux « à tendre la main à Orléans pour marcher de concert, en s’appuyant sur les complémentarités de chacun, plutôt que de se placer en concurrence ».

Plus qu’un label sur documents officiels, les élus tourangeaux sont persuadés que cet acte de naissance sera porteur de développement. « Tour(s) Plus c’était jusqu’à présent environ 60 millions d’euros d’investissements par an. Là, l’État investira en permanence dans les métropoles, nous donnant ainsi des leviers supplémentaires  ». Et le président de Tours Métropole Val de Loire d’estimer à 7 M€ supplémentaires l’apport de l’État par an. Un chiffre auquel s’ajoute l’argent du fonds d’investissements des métropoles qui était d’environ 150 M€ jusqu’à présent pour les 15 métropoles déjà existantes.

Une métropole renforçant donc le poids de l’agglomération et ouvrant de nouvelles pistes d’investissements. Et les projets vont arriver vite, comme l’Arena pour laquelle des études vont être lancées ou encore la seconde ligne de tramway qui devrait être dévoilée prochainement, « mais aussi les lignes suivantes, parce qu’il faut réfléchir sur le long terme, penser à raccorder les différents pôles majeurs comme les hôpitaux et la gare de Saint-Pierre-des-Corps et cela s’anticipe » précise Philippe Briand. Dans le même temps, pour réussir le passage en métropole il faudra aussi apprendre à composer et gérer les nouvelles compétences acquises (transférées des villes ou du département),  mais aussi la nouvelle structure avec de nombreux nouveaux agents et une restructuration des services. Un travail du quotidien moins visible mais néanmoins indispensable pour réussir à concrétiser les nouvelles ambitions affichées.

Mathieu Giua.

Commentaires

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  1. Il y a peu, les orléanais ont critiqués la démarche de Tours. Le ministre prouve lui, toute la pertinence des élus et des habitants de la plus grande agglomération de cette région.
    Il fallait voir hier la tête de Bonnot lors de la cérémonie.
    A l’attendant, les Tourangeaux n’oublieront
    pas les bâtons que Bonnot et Nacer Meddah auront mis entre autre contre l’aboutissement du projet. Pour ma part, je ne sais pas encore si je ne vais pas porter plainte contre eux.
    Tours Métropole Val de Loire. Tout est dit.
    Pour le reste, tendons la main vers Angers, Le Mans et Poitiers. Ce sera plus sain…

    • C’est de l’obsession…jusqu’à confondre le “Bonnot” de la bande avec François Bonneau, le Président actuel de la région Centre Val de Loire qui a œuvré, contrairement à ce que vous dites, pour que les deux villes obtiennent le statut de Métropole ! Je vous invite à relire la presse régionale et le “pure player” qu’est Magcentre pour le vérifier !
      Le Ministre n’a pas appelé Tours à se tourner vers Angers, Le Mans et Poitiers mais bien vers Orléans.
      D’ailleurs, en s’appelant Tours Métropole Val de Loire, les élus tourangeaux ont bien fait le choix de l’axe ligérien et de la Métropole Jardin qui pourrait enfin réunir en symbiose Orléans, Blois et Tours ! A ma connaissance, Poitiers et Le Mans n’ont rien à voir avec la Loire…

    • Tendre la main vers les angevins…Malheureusement, les intérêts d’Angers ne sont pas de suivre Nantes mais ça, les angevins ont bien du mal à le comprendre… Nantes la boulimique s’accapare tout sans vergogne face à des angevins qui sont attentistes, léthargiques, trop heureux “qu’on les prennent en mains” depuis Nantes. Au final, cela affaiblit la ville et la fait disparaître petit à petit dans une “conurbation” nantaise regroupant aussi St Nazaire et Vannes.

      Il faut savoir qu’actuellement Nantes développe énormément de coopérations avec Rennes, certainement pour faire dans quelques temps un nouveau monstre technocratique: la région Bretagne/ Pays de Loire…

      Les angevins ne comprennent pas la chance qu’ils ont de partager un patrimoine et une histoire identique à leur voisin tourangeaux. Au lieu de sceller leur destin ensemble, ils préfèrent suivre Nantes coûte que coûte quitte à renier leur origine et à partager le problème d’appartenance mi-breton mi-ligérien des nantais qui ne les concerne pas !!!
      La preuve qu’ils ne sont pas bien dans leur tête, c’est qu’ils restent dans l’espace métropolitain Loire Bretagne en étant la seule ville qui soit hors Bretagne historique tout en communicant pour le tourisme sur la marque “Val de Loire”…
      On sait très bien que pour faire des choses communes avec les bretons, il faut être puissant et armé car ils sont très identitaires et ne défendent QUE leurs intérêts…

      Il y a eu des tentatives de rapprochement avec Tours et le Mans par le passé (la création de l’école des beaux arts ESBA TALM), il devait y avoir d’autres projets communs et subitement plus rien…j’ai mon idée la dessus, le maire de l’époque s’est fait tirer les oreilles par la région Pays de Loire, il avait reçu l’ordre de travailler uniquement avec Nantes….Maintenant que Tours est métropole, c’est aux tourangeaux de s’ouvrir à leurs voisins au risque de prendre un râteau de la part des angevins..

  2. Deux femmes sur l’estrade, pour combien d’hommes ? Au moins 11 !
    Quelle tristesse !

  3. La folie des grandeurs toujours … C’est peut être le côté provincial qui veut cela mais ça m’interpelle encore. Nous voilà parti avec des projets pharoniques : plusieurs lignes de tramway, une arena…. Alors que le ville est endettée. C’est un peu désolant de voir une ville en cours de déclassement qui courre pour rattraper le TGV déjà bien loin, parti à Bordeaux, Nantes… Orléans n’a pas ce complexe.

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