Festival de Chaumont-sur-Loire: le “Flower power” et les nattes contemporaines de Scheila…Hicks

Après les péchés capitaux, le Festival des jardins du Domaine de Chaumont-sur-Loire verse cette année dans la période hippie. “Power flower”, c’est ainsi qu’est baptisé cette année, pour sa 26e édition, le Festival des jardins dont la présidente est la réalisatrice Coline Serreau. 2017, année électorale où le milieu politique échange plutôt des cactus que des fleurs, sera pourtant une année jardin dans toute la région.

“Les fleurs ont un pouvoir esthétique, symbolique, nourricier”, explique toujours aussi passionnée, Chantal Colleu-Dumond, la directrice du Domaine de Chaumont-sur-Loire qui lance telle une soixantuitarde, “faites les fleurs pas la guerre”. En 2016 malgré les inondations catastrophiques de juin, “malgré les gelées tardives et la canicule, le bilan de Chaumont est encore remarquable” dit François Bonneau, le président de la Région Centre-Val de Loire (qui possède le château et les jardins). C’est ainsi que Chaumont-sur-Loire a pratiquement fait jeu égal en 2016 avec 2015, soit près de 400.000 visiteurs (dont la moitié sont des régionaux) qui “font” le Festival chaque année comme d’autres festivaliers vont à Canne ou en Avignon.

Trois cents postulants

Chaque année ce sont trente jardins qui éclosent, une sélection drastique puisque ce ne sont pas moins de 300 candidats qui postulent à présenter leurs compositions dans les écrins de Chaumont-sur-Loire. Ces artistes fleuris sont des paysagistes, des architectes, des designers, des scénographes, des jardiniers de tous âges venus de tous les continents. Comment font-ils pour se rencontrer ? “Chaumont a une réputation extraordinaire, c’est devenu un label”, explique Chantal Colleu-Dumond.

L’homme qui aimait les fleurs

Le Power flower va des “Fleurs du mal” aux “jardins suspendus” en passant par “de l’autre côté du miroir” et le “bouquet d’après”, des titres toujours poétiques de quelques uns de ces trente jardins remarquables que le jury de Corinne Serreau a sélectionné. Il est même un jardin intitulé, clin d’œil appuyé au cinéma , “l’homme qui aimait les fleurs”. Un autre s’intitule mystérieusement, “Puissantes immobiles”.  Il est l’œuvre d’une famille… Fillon, Nicolas et Marylise en l’occurrence. L’argumentaire de leur jardin qui n’est pas fictif, tient d’une belle poésie. De la plante ils disent, “son désir la conduit à courtiser des amants lointains… Pour les atteindre il n’y a qu’une solution: elle doit se confier à un libérateur étranger, un messager d’amour, abeille, bourdon, mouche ou papillon…”.

Le souvenir de Kounellis

Comme le souligne Christelle de Crémiers, vice-présidente du Conseil régional en charge du Tourisme, “l’ambition de la région c’est de devenir la première en matière de fleurissement”. Le plus délirant château du Val de Loire vient de faire ressusciter ses jardins à la Française. “Une relecture de Chambord”, apprécie Christelle de Crémiers.

© E. Sander.

Mais le Centre-Val de Loire peut aussi se vanter de l’éclosion dans ses six départements de l’art contemporain. Magcentre en a relaté les lieux majeurs cet été. Depuis 2008, Chaumont-sur-Loire est devenu un centre d’art contemporain, inséré dans le cadre du parc et dans les dépendances du château. Jannis Kounellis qui vient de disparaître à 81 ans, avait été le premier invité d’honneur du domaine où il a laissé une œuvre remarquable. En 2017 c’est Scheila Hicks qui composera une œuvre pour Chaumont.

Scheila Hicks.

Pour Sheila (83 ans), la cloche de Chaumont-sur-Loire a sonné et elle va entreprendre pour seulement 280.000€ sur trois ans (contre 900.000 pour Kounellis), une tapisserie contemporaine, spécialiste dont elle est devenue leader dans le monde entier.

Arborescences vertes

Le parc continue d’abriter trente œuvres que les visiteurs ont appréciées au fil des ans. “À Chaumont, des familles viennent visiter les jardins et tombent sur l’art contemporain, alors qu’elles n’auraient jamais sans doute eu l’idée de pousser la porte d’un musée” dit Agnès Sainsoulier-Bigot vice-présidente régionale à la culture. Douze nouveaux artistes seront au rendez-vous de la 9e saison d’art parmi lesquels, outre Scheila Hicks qui travaillera son installation sur les murs de la galerie du Fenil, des œuvres de Sam Szafran qui mettra ses arborescences vertes dans les galeries hautes. Citons encore Stéphane Guiran dont on attend “Le Nid des murmures” dans le manège des écuries et deux créateurs numériques,  Miguel Chevalier  et David Qualoya…

Ch.B

Festival des jardins: du 20 avril au 5 novembre. www.domaine-chaumont.fr
02 54 20 99 22

LE BILLET CHÂTEAU donne accès au Domaine de Chaumont-sur-Loire à l’exclusion du Festival International des Jardins et du Parc du Goualoup.Le tarif réduit est accordé aux jeunes de 12 à 18 ans, aux étudiants sur présentation de leur carte, aux demandeurs d’emplois sur présentation d’un justificatif de moins de 6 mois et aux accompagnateurs de personnes à mobilité réduite. Le tarif enfant est accordé aux enfants de 6 à 11 ans. 4 € (enfants), 7 € (réduit), et 12 € (plein tarif).
Le BILLET FESTIVAL INTERNATIONAL DES JARDINS donne accès au Domaine de Chaumont-sur-Loire à l’exclusion de son Château et de ses Écuries.
Le tarif réduit est accordé aux jeunes de 12 à 18 ans, aux étudiants sur présentation de leur carte, aux demandeurs d’emplois sur présentation d’un justificatif de moins de 6 mois et aux accompagnateurs de personnes à mobilité réduite. Le tarif enfant est accordé aux enfants de 6 à 11 ans. 5 €, 9,50 € et 15 €.

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