De toutes les cathédrales de France, c’est sans doute celle dont les pierres ont entendu le plus de Présidents de la République, passés ou futurs, de people et d’invités tendances. Sainte-Croix le 8 mai a été honorée à travers les âges par des Présidents qui ont discouru sur son parvis devant le peuple assemblé, le Général de Gaulle, François Mitterrand, Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac, des ministres aussi Ségolène Royal, Bernard Kouchner, Rachida Dati et l’an dernier pour son premier bain de foule… Emmanuel Macron!
Complexe et original
C’est dire si la cathédrale d’Orléans légitimée par la légende johannique et qui vient de faire l’objet d’un beau livre, colle à l’histoire de France. Et pourtant, ce “monument complexe et original”, comme l’écrit Pascal Liévaux dans la préface, construite façon gothique à l’époque classique, fut vilipendée, stigmatisée, par les écrivains les plus célèbres. Comme Victor Hugo qui fit une (sainte) croix dessus en parlant d’une “odieuse église” et Marcel Proust qui la traite de “plus laide de France”. jusqu’à Viollet-le-Duc qui la traité de “bâtarde”.
Une bande de parpaillots
Médaillon transept sud, ©Drac
Tout cela parce qu’une bande de parpaillots y mit le feu en 1568. “Il fallu un demi-siècle pour la reconstruire” raconte Gilles Blieck, conservateur des Monuments Historiques, et l’un des auteurs des ouvrages qui vient de sortir.
“C’est le bâtiment emblématique de notre ville” dit Jacques Blacart l’évêque d’Orléans qui affirme que “si Victor Hugo revenait aujourd’hui il en apprécierait la restauration”. “Il s’agit d’un travail collectif”, souligne Sylvie Le Clech, directrice régionale des affaires culturelles”. L’ouvrage est en effet au départ, le fruit d’un colloque tenu en 2011 sur la cathédrale et qui réunit les textes de quinze auteurs, historiens d’art, conservateurs, universitaires. “Un ouvrage à consommer sans modération”, dit Mme Le Clech, “un ouvrage qui fera date”. L’évêque, en lecteur assidu, apprécie aussi , “l’équilibre entre textes et photos qui en rend sa lecture aisée“. Un livre de 234 pages qui est découpé en quatre chapitres, l’architecture, le décor monumental et les objets mobiliers. Et dont le prix est parfaitement abordables, 25€, pour un beau livre.
Bourges dans la foulée
Chaque année, la DRAC donc l’Etat consacre 1,3 millions d’euros à l’entretien et à la restauration des quatre cathédrales de la Région, Orléans, Bourges, Tours et Chartres.
Après avoir achevé en 2017 celle du narthex, l’Etat commencera la restauration de la flèche de Sainte-Croix en 2018 et l’on se penchera alors sur l’éclairage intérieur de l’édifice. Déjà, l’illumination des façades dans la foulée des fêtes de Jeanne d’Arc cet été puis durant les fêtes, a retourné les Orléanais (et les touristes) vers leur cathédrale.
La cathédrale lors des fêtes de Jeanne d’Arc en 2016.
Cathédrale d’Orléans, cet ouvrage publié par l’éditeur PUF François Rabelais, tiré à 1 500 exemplaires est le premier d’une série qui se poursuivra par Bourges en septembre puis Chartres et Tours. Orléans valait bien un beau livre sur sa cathédrale, les trois autres “capitales” le méritent aussi.
Ch.B
Une rencontre est prévue le vendredi 3 février avec les auteurs de Cathédrale d’Orléans, à 18h 30 à la Librairie Nouvelle, place de la République à Orléans.