Le Prix Jean-Zay récompense un livre porteur de valeurs républicaines qu’il soit consacré à un personnage, une période historique ou une réflexion politique. Créé en 2005 par le Parti Radical de Gauche à l’occasion des célébrations du centenaire de la loi de Séparation des Églises et de L’État, il est remis chaque année. L’auteur de l’ouvrage se voit attribuer un chèque d’un montant symbolique de 1905 euros et une Une de la Dépêche de Toulouse du 7 décembre 1905 annonçant la séparation de l’Église et de l’État.
Le choix du jury auquel participe le sénateur Jean-Pierre Sueur s’est porté sur Terreur dans l’hexagone, genèse du djihad français de Gilles Kepel, spécialiste de l’islam et du monde arabe contemporain, professeur à l’institut d’études politiques de Paris auquel Antoine jardin, ingénieur de recherche au CNRS a collaboré.
En présence des deux filles de Jean Zay et de l’un de ses petits-fils, le prix a été remis par Nine Moati présidente du Jury et surtout par la présidente du PRG, candidate à la Primaire de gauche, Sylvia Pinel, qui élue du Tarn-et-Garonne et de la Région Occitanie a dit combien ce livre qui évoque entre autres les tueries perpétrées par Mohamed Merah à Montauban et Toulouse.
Gilles Kepel qui a évoqué avec Jean-Pierre Sueur une enfance dans le Loiret entre Châteauneuf et Saint-Martin-d’Abbat, avec une maison de famille récemment vendue, a rappelé dans ses remerciements que la tuerie de Merah avait commencé le 19 mars 2012 soit le jour même du cinquantenaire des accords d’Évian et de la fin de la guerre d’Algérie, son atroce façon à lui de les marquer et de faire rentrer la violence djihadiste « dans le refoulé colonial franco-algérien avec une barbarie inouïe. Plus profondément encore, cette tuerie perpétrée par un enfant des cités questionne la pertinence de l’idéologie française de l’intégration comme roman national laïque et républicain et réécrit dans le sang un grand récit sombre de la France contemporaine qui la révèle brusquement comme société rétrocoloniale » a dit dans ses remerciements le lauréat.