Un récent rapport de la chambre régionale des comptes passe à la loupe les finances de l’ex-Région Poitou-Charentes, qui aurait pu fusionner avec celle de Centre-Val de Loire. Impayés, capacité d’autofinancement négative, importantes pertes, remboursement de la dette sur 19 ans, prêts contractés par le directeur des finances sans délégation… Le rapport est accablant. C’était “open bar” chez Ségolène Royal.
On l’a déjà presque oublié, mais en 2014, lors du rocambolesque redécoupage des Régions, il fut un moment où le Poitou-Charentes de Ségolène Royal aurait pu fusionner avec le Centre de François Bonneau. Finalement, le périmètre du Centre resta tel quel (changeant juste de nom : Centre-Val de Loire) alors que le Poitou-Charentes rejoignit ce qui allait devenir “La Nouvelle Aquitaine”. Et c’est peut-être mieux ainsi, au regard de la situation financière très dégradée – c’est un euphémisme – de l’ex-Région de la ministre de l’Environnement Ségolène Royal. Un récent rapport de la Chambre régionale des comptes a épluché les finances de l’ex-Région Poitou-Charentes, et le moins qu’on puisse dire c’est que la situation est dans le rouge très foncé.
La note est salée : des emprunts toxiques, et des impayés
“En l’absence de fusion”, indique les magistrats de la Chambre régionale des comptes, “la Région Poitou-Charentes aurait vraisemblablement du prendre des décisions importantes en 2016 en matière de réduction de déficits, et en matière de fiscalité”. Pire : en 2014, le rapport indique que la Région a emprunté près de 81 M€ pour un besoin réel de financement de 61,3 M€. A quoi ont servi ces 20 M€ supplémentaires ? À assurer la trésorerie courante… Entre 2012 et 2015, cet artifice a gravement creusé l’endettement.
1,7 millions d’habitants, pour une dette de 457 M€ d’endettement : en apparence rien d’anormal, sauf que Poitou-Charentes avait scié joyeusement une des précieuses branches de ressources, en renonçant à la recette de la taxe régionale sur les carburants (TICPE). Un marqueur politique fort en faveur du pouvoir d’achats des habitants de Poitou-Charentes, mais 46 M€ qui n’entraient pas dans les caisses chaque année.
La liste noire continue : 16 emprunts “toxiques”, dont l’un d’eux au taux d’intérêt grimpant à 19 % ! Des emprunts étaient contractés par le propre directeur des finances, sans pouvoir ni délégation (une responsabilité d’ordinaire dévolue aux présidents de Région) ; peut-être une illustration de la fameuse “démocratie participative”… Enfin, et malgré ce que clamait l’ex-présidente de Poitou-Charentes Ségolène Royale – qui ne dirigeait plus en personne la Région depuis sa nomination au ministère de l’écologie en 2014 – les impayés n’étaient pas identiques à ceux des autres régions mais 20 à 60 fois supérieurs : entre 86 et 111 M€ d’impayés (4,7 M€ en Limousin et 1,9 en Aquitaine). La capacité de désendettement de l’ex-Région est évaluée à quasiment 19 ans (18,9 ans précisément), quand le seuil d’alerte est admis à 8 ans, et celui de surendettement à 15 ans (la Région Centre-Val de Loire est à 2,7 ans). En session plénière le 19 décembre dernier, les conseillers régionaux de la Nouvelle-Aquitaine, et leur président Alain Rousset, ne “souhaitent pas passer la mandature à regarder dans le rétroviseur”, même si plusieurs d’entre demandent à ce que soient “établies les responsabilités”. La Chambre régionale des comptes n’a cependant pas conclu à une “insincérité budgétaire”, et n’engage pas davantage de poursuites.
En cas de “mariage” avec la Région Centre-Val de Loire, Poitou-Charente aurait très probablement plombé ses comptes. La Nouvelle-Aquitaine, qui vient de se choisir un nouveau logo (une figure de lion) a elle bien besoin de sortir ses griffes pour éponger les sous-évaluations budgétaires, et les sur-évaluations d’investissements de l’ex-Région de Ségolène Royal.
F.S.
Originally posted 2016-12-21 22:28:03. Republished by Blog Post Promoter