À l’Assemblée Nationale avec Jean-Patrick Gille

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Ne reculant devant rien, notre équipe est montée dans un train (mais pas de sénateur) pour affronter les vicissitudes de la capitale et découvrir les coulisses de la démocratie française, avec deux super guides : un vrai et un député déguisé en guide (mais on l’a tout de suite repéré). Pour son second mandat (un dans l’opposition de 2007 à 2012, puis un dans la majorité parlementaire depuis 2012), Jean-Patrick Gille est surtout spécialisé dans les Affaires Sociales, commission dont il est vice-président depuis 2012.

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Crédits photos : Laurent Geneix pour 37°

Nous avons découvert l’autre aspect de son quotidien et de celui de ses 576 compères, et quelques milliers de collaborateurs et fonctionnaires, qui œuvrent dans cette petite ville dans la Ville.

Précision : Ceci est un vrai «on a testé pour vous» parce qu’on s’est véritablement fondu dans la (modeste) foule d’une visite organisée par le député de la 1ère circonscription d’Indre-et-Loire. Et même si nous soupçonnons fortement qu’il nous ait reconnus, nous nous sommes faits tout petits et discrets et nous sommes prêts à parier qu’aucun visiteur ne s’est rendu compte que nous étions journalistes.

Mise en garde : nous avons retenu de cette visite ce que nous avons bien voulu. Si vous voulez vraiment apprendre plein de choses sérieuses et importantes sur l’Assemblée Nationale, nous vous recommandons plutôt de visiter le site officiel. C’est très complet, il y a même des vidéos, mais c’est beaucoup moins fun que 37 degrés, hein. Vous pouvez aussi trouver du boulot et ça, ça doit être vachement cool de bosser ici.

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Voilà la bête, donc. Une magnifique colonnade au pied de laquelle une majestueuse volée de marches sur lesquelles les citoyens français peuvent glander un peu en refaisant le Monde. Ah non, il y a des grilles de 3 mètres de haut qui en interdisent l’accès depuis de nombreuses années. La démocratie, son ouverture d’esprit, tout ça. Bienvenue en France !

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L’entrée artistes, c’est par ici, une petite porte à droite de la façade. Après avoir vérifié que nous étions bien sur la liste, le monsieur nous laisse entrer, il a fallu montrer «pâte blanche» («Pas de Sainte-Maure, pas d’accès») et prouver notre tourangellité, puis dire bonjour à des militaires armés jusqu’aux dents et se mettre tout nu, puis s’allonger sur le tapis roulant pour un peu de palpation. Ah non, mince on confond avec le nouveau spectacle du Théâtre Olympia, pardon !

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Dans cet accueil, les murs sont recouverts des portraits des anciens locataires de l’Hôtel de Lassay, c’est-à-dire les présidents de l’Assemblée Nationale. On y reconnaît notamment ici un jeune Laurent Fabius (il a 42 ans quand il arrive à ce poste en 1988). 4e personnage de l’Etat (on aura droit à un quizz animé par JPG himself pour se rappeler qui sont les trois premiers), le Président de l’Assemblée passe de sa résidence au Palais Bourbon selon un rituel bien orchestré : un aboyeur crie «le président» et celui-ci passe devant une haie d’honneur de la Garde Républicaine, symbole de la prévalence du pouvoir civil sur le pouvoir militaire. Au cas où, ils oublieraient, les militaires, ça les rappelle à l’ordre. Non mais.

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Jean-Patrick Gille ouvre les portes

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Dans la Salle des Séances, un panneau numérique très moderne affiche la date et le numéro de la séance. Chaque année entre octobre et juin, pendant 120 jours, il y a entre une et trois séances quotidiennes, alors on compte les séances. Au Sénat, ils comptent les moutons. C’est pour ça qu’on voit autant de sénateurs roupiller sur LCP.

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Le Président de la République dispose du bouton nucléaire (mais c’est plus compliqué) et le député, lui, de ces trois petites touches : pour, contre, abstention. Parfois ils se trompent («J’ai pas accroché, j’ai ripé») et d’autres fois ils ne sont pas là pour appuyer sur le bouton. S’ils ne sont pas là, ce n’est pas forcément qu’ils sont payés à rien faire comme on l’entend ici et là, mais parce qu’ils sont en commission, ou dans un groupe de travail ou en réunion… «Chaque jour ici le planning est un casse-tête, on doit parfois choisir entre 10 réunions à la même heure !» nous explique Jean-Patrick Gille.  «Du coup, quand on travaille sur des sujets très précis, il arrive fréquemment qu’on arrive en plein milieu d’une réunion et qu’on en reparte parce que le sujet a été abordé et qu’on est passé à autre chose. . Ceci peut paraître très impoli ailleurs, mais ici c’est un mode de fonctionnement généralisé.» Cette anecdote nous a fait rêver : on a imaginé appliquer ça dans le monde extérieur… Le gain de temps et de cerveau disponible !

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Si tu t’ennuies dans l’Hémicycle ou si un député vient de sortir un truc consternant, tu peux lever les yeux au ciel et tu verras ça.

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Jean-Patrick Gille assis à sa place officielle (la 329, «I am not a number, I am a free man!»), juste derrière des bancs de ministres, avec vue imprenable sur le décolleté de Jean-Marie Le Guen et sur la calvitie d’Audrey Azoulay.

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Bon c’est joli tout ça, et confortable. «Un côté salle de spectacle» précise notre hôte, «on s’invective beaucoup ici, c’est une tradition. A Bruxelles, ce n’est pas du tout la même ambiance par exemple, c’est beaucoup plus calme.»

«Entre deux des colonnes là-haut, c’est ce qu’on appelle le cimetière, c’est là que peuvent s’asseoir les anciens députés» s’amuse le guide.

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Voilà le député tourangeau à la tribune (mais pas au perchoir, réservé au président, d’ailleurs l’accès est séparé, avec un tapis rouge : on ne mélange pas les torchons et les serviettes).

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70.000 ouvrages… et dix fois plus en réserve : cette bibliothèque est l’une des plus belles de France. Rien que pour ça, on aurait presque envie d’être député.

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Dans une grande salle entre la Salle des Séances et la Bibliothèque, on peut s’asseoir pour lire la presse et son courrier puisque c’est là que chaque député a sa boîte à lettres…

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Bon côté déco, on ne se refuse rien, pas même un Olivier Debré «Ocre rayé – les Tilleuls» (1986-1987), acquis par l’Assemblée Nationale en 1992. En voilà un que le CCC OD n’aura pas ! C’est un bout de Touraine à Paris, les députés du coin peuvent toujours aller  s’y recueillir deux minutes entre deux séances s’ils ont le mal du pays

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Des petits boitiers lumineux disposés un peu partout sont là pour rappeler les députés à l’ordre. Mais comme ça ne suffit pas, il y a des sonneries aussi, pour leur dire qu’il va peut-être falloir retourner un peu à sa place. Pour voter une loi par exemple. On dit ça, on dit rien, hein.

A droite, l’Hôtel de Lassay vu de la célèbre salle des quatre colonnes (la salle de la presse). Au fond, le Ministère des Affaires Etrangères.

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Deux vues de la cour intérieure du Palais Bourbon.

Laurent Geneix pour 37°

http://www.37degres-mag.fr/

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