Benoit XVI n’a plus de forces. L’annonce de sa démission a surpris tous ses proches. Lundi, dans un discours prononcé en latin au cours d’un consistoire au Vatican, Benoit XVI a annoncé qu’il quittera son ministère à 20h le 28 février, a indiqué le porte-parole du Saint-Siège. Un nouveau pape sera désigné par un conclave pour Pâques.
Qui est Benoit XVI. Il y a quelques semaines, une journaliste familière du Vatican, Caroline Pigozzi, avait sorti un ouvrage sur les coulisses du Saint-Siège, coeur du catholicisme et sur le pape lui-même. Un ouvrage qui prend encore plus d’intérêt aujourd’hui. Retour sur l’article que Magcentre lui avait consacré lors de sa sortie.
D’origine italienne, fille du fondateur de la marque de voitures Simca, ayant effectué ses études secondaires à l’Institut San Domenico de Rome, elle est devenue spécialiste des questions religieuses. Curieuse, habile et respectueuse des règles établies, elle a tissé des liens très précieux pour son journal et ses lecteurs avec la curie romaine dont elle connait les rouages les plus intimes et les plus secrets.
“Le Vatican est une enclave très insolite ” déclare-t-elle en présentant le livre qu’elle consacre au fonctionnement du toujours mystérieux Saint-Siège .
“C’est un univers de règles et de codes où l’on ne craint rien tant que de créer un précédent”, dit-elle. Un état où le silence est d’or Univers d’une stupéfiante beauté mais très fermé.
– Vous , une femme dans ce monde exclusivement masculin, vous êtes tout de même parvenue à en percer les secrets, à entrer dans l’intimité du pape, à décrypter la personnalité des princes de l’église?
“Je ne suis pas une théologienne. J’ai cherché à raconter des histoires pas à faire une thèse. Personne n’avait interrogé les vingt fournisseurs officiels du pape avant moi. Grâce à eux j’ai réconstitué des moments intimes. Les princes de l’ église sont des hommes très secrets mais aussi des êtres humains qui ont une personnalité, une psychologie et un vocabulaires très chargé de sens. Ils sont cultivés, intelligents.”
Les cardinaux vous ont donné plus que des potins. Comment les avez-vous fait parler?
“Les cardinaux n’ont pas de communicants. Ils sont sur leurs gardes mais personne ne décide à leur place ce qui doit être dit ou tu.Mais, quand on a gagné leur confiance, ils s’expriment plus volontiers qu’on ne l’imagine. cependant la prudence est la loi. Il suffit d’une demi journée pour briser un destin bâti au cours d’une vie. Au Vatican on tricote toujours à l’envers.”
Votre livre s’ouvre sur l’affaire Vatileak. Qu’a-t-elle bouleversé? “Le pape car il pensait qu’il n’avait pas à se méfier de son entourage direct. Après cet événement ordre a été donné de ne plus recevoir les journalistes , tous diabolisés.”
Vous dites que la succession de BenoitXVI se prépare?
Il a 86 ans. Le Vatican est entré dans la mondialisation. les cardinaux étrangers comptent autant que les italiens, il faut que les prétendants soient prêts à la diplomatie, à voyager dans le monde, qu’ils parlent plusieurs langues, publier pour se faire connaître mais ne pas irriter le Vatican.”
Vous avez un tiercé gagnant dans cette course au trône de St Pierre?
“En premier, le cardinal -archevêque de Milan, Angelo Scola, pour son intelligence, son autorité naturelle, son sens politique. En deux le primat de Hongrie, en trois un canadien peut être”.
Recueilli par Françoise Cariès
– Le vatican indiscret (Plon) par Caroline Piggozzi
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Indiscrétions papales
Santé: Un petit hôpital privé a été installé à côté de la chambre du pape dans ses appartements privés
Gastronomie: les plats préférés de Benoît XVI: pâtes maison à l’italienne, casolettes d’artichauts,beignets aux pommes
Habillement: Sa soutane se ferme par 33 boutons, ce qui symbolise les années de vie du christ
Armoiries: A sa demande, elles ont été gravées sur les interrupteurs de son appartement.
Avion: Son numéro de vol est toujours 4 000 quelle que soit la compagnie aérienne.
Craintes: Benoît XVI qui est avant tout un théologien a fini d’écrire les trois volumes sur la religion et l’église qu’il souhaitait écrire dans sa vie. Il craint beaucoup de trépasser et ne semble pas se préparer à la mort de façon sereine. D’après C. Piggozzi il a trop vu souffrir Jean-Paul II