Portrait de Coco (Claude) déguisé en clown.
Le problème avec les films biographiques (les “biopics” pour faire branché), c’est qu’on en connaît toujours le dénouement avant le début du film…
Alors, sauf à se complaire dans l’anecdotique de la reconstitution, on ressent assez peu d’émotion pour l’idylle entre Andrée (Christa Théret), le dernier modèle d’Auguste Renoir et son fils Jean (Vincent Rottiers), dont on sait qu’il ne mourra pas comme aviateur durant la guerre de 14-18, puisqu’il deviendra l’un des cinéastes majeurs du cinéma français…
Reste la douleur et la solitude du vieillard, Auguste Renoir, sublimement interprété par Michel Bouquet, qui s’obstine à peindre la beauté des femmes, dans un délabrement physique et moral qui chaque jour l’emporte un peu plus depuis la mort prématurée d’Aline, sa femme et mère de ses trois fils. On assiste au crépuscule d’une vie dans la lumière magnifique de la Côte d’Azur, où Auguste Renoir (“le patron”) entouré de “ses” femmes, servantes, modèles et maitresses tout à la fois, conjure la vieillesse en peignant la beauté éternelle du corps féminin.
Et puis il y a l’autre douleur, affective celle-là, celle du plus jeune frère, Claude (Thomas Doret), sorte d’enfant sauvage solitaire qui regarde de ses quatorze ans, ce monde et ses duperies s’écrouler, avec en toile de fond, la tragédie de la guerre de 14-18 dont il décore sa chambre… Il parle peu mais il dit tout sur sa souffrance et le manque d’affection de ce père absent. Il exprime silencieusement son sens du dessin dans une magnifique image où, sur la terrasse de la somptueuse villa, il dessine un visage à l’aide de feuilles mortes… (Son père l’initiera à la céramique dans les dernières années de sa vie).
Gérard Poitou
“Renoir” Film de Gilles Bourdos 1h51
En exclusivité aux Carmes à Orléans
et le Studio à Tours
Bande annonce: http://www.dailymotion.com/video/xr3psl_renoir-de-gilles-bourdos-bande-annonce-hd_shortfilms#.UOXCf6x5EZ4