A Orléans, Josef Nadj danse et crée “Pour Dolorès”

Il y a peu, dans l’atelier, cette ” Fabrique” de Josef Nadj, chorégraphe danseur et plasticien, espace situé au coeur du centre chorégraphique national  d’Orléans, un livre est posé parmi d’autres: “L’homme qui marchait dans la couleur”, ce James Turrell révélé par Georges Didi-Huberman aux Editions de Minuit.
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Josef Nadj

“Pour Dolorès”

“Pour Dolorès”, nouvelle création de Josef Nadj, le travail solitaire du chorégraphe a débuté fin 2014, dans le sillage du mouvement Fluxus. Le thème en est  l’idée de la musique sans jouer,  et le rapport au son. Après le temps nécessaire de la solitude originelle , celui  où la matière dicte ce qu’il doit faire à l’artiste, arrive Ivan Fatjo, partenaire danseur de cette nouvelle pièce. Petit à petit se développe, dès lors, une phrase musicale de vingt-quatre bulles inspirées par vingt-quatre vieillards,  musiciens symbolisant l’harmonie  que l’on peut voir au fronton des églises romanes.

“Ce qui résiste je le laisse”

Dès leurs retrouvailles, Ivan et Josef  se lancent dans les premiers pas d’une danse théâtrale, une performance audacieuse, vision du monde toute personnelle où les artistes manient, entre autres,  un piano et un violoncelle  dont ils ne jouent pas mais éprouvent les limites physiques et sonores.

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Comment Josef Nadj compose-t-il cette pièce ? Voici quelques éléments de réponse: “Pour l’objet, l’image et l’idée, j’effectue une sorte de tri, tout est en fait le fruit d’une réflexion continue, ce qui tombe dans le filet je le questionne, je le mets à l’épreuve sur le plateau et,  ce qui résiste,  je le laisse”.
Pour préoccupante que soit l’intention, dans l’instant de création dansé, tout est synonyme de plaisir pour cet artiste qui reconnaît se réjouir de la complicité avec Ivan Fatjo et de “la joie de vouloir avec lui continuer le dialogue”.

“Pour ouvrir et partager nos intentions”

Aujourd’hui, une nouvelle fois, après ses grandes formes, Josef Nadj privilégie ainsi le petit format et le rapport de proximité avec le public. S’il le fait avec bonheur, il le fait aussi “par raison” sachant qu’aujourd’hui, après “Cherry Brandy”, il a aussi mesuré que les interprètes multiplient, pour vivre, différentes projets. Ainsi lui est-il  difficile “de les bloquer dans une seule production”.
A l’heure où Josef Nadj invite les spectateurs à venir découvrir “Pour Dolores”, cycle de miniatures gestuelles, visuelles et musicales, récital dédié à une femme énigmatique et provoqué par la trouvaille dans un marché aux puces d’un masque ancien en carton peint, le chorégraphe orléanais travaille toutefois sur sa prochaine création, à savoir “Kazan Flux Orchestra”.
Cette dernière sera donnée en  2016, année ou Josef Nadj  quittera définitivement la direction du Centre chorégraphique national d’Orléans. Josef Nadj: “Pour cette nouvelle pièce, j’inviterai aussi le public à assister à un working progress parce que je veux vérifier, à vif, la validité de notre recherche”. 
Jean-Dominique Burtin. 
“Pour Dolores”, mercredi 27, jeudi 28 et vendredi 29 mai, à 19 heures, Centre Chorégraphique national d’Orléans, 37, rue du Bourdon Blanc, Orléans. Entrée gratuite sur réservation au 02.38.62.41.00.  En savoir plus: www.josefnadj.com

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