“Les Jardins du Roi”, le vrai du faux ?

Il est assez peu probable que vous ayez l’opportunité de voir ce film dont la carrière risque d’être bien courte, compte tenu de l’unanimité des critiques à son égard ! Alors pourquoi en parler ? juste parce qu’il pose une question intéressante sur la “vérité” au cinéma: “Une image juste ou juste une image ?” selon l’aphorisme de Godard.

jardins du roi

Pourtant, “Les Jardins du Roi” nous conte une belle histoire, plutôt bien jouée avec le réalisateur du film (l’anglais Alan Rickman) enfilant l’habit de Louis XIV, l’histoire d’une jeune jardinière, Sabine de Barra, (Kate Winslet) qui réalisa sous la tutelle du grand maitre André Le Notre, une des pièces les plus extravagantes des jardins de Versailles, une salle de bal en plein air appelée “le bosquet des rocailles”. La volonté, l’ingéniosité et le charme de la séduisante veuve vont triompher un à un de tous les obstacles naturels ou conçus par la malignité humaine et l’on se réjouit de découvrir l’audace et le talent d’une artiste injustement  oubliée de l’Histoire, comme le furent tant d’autres. Le cinéma rétablirait-il enfin la vérité comme il le fit pour Artémisia, Camille Claudel ou Séraphine?

Le problème, c’est que tout est faux: si la Rocaille existe bien à Versailles, Sabine de Barra n’a jamais existé et il n’y avait, selon toute vraisemblance, aucune architecte-jardinière au siècle de Louis XIV ! Bien sur, il s’agit d’une fiction cinématographique, mais fiction ne peut signifier “faux” historique, sauf à vouloir un peu trop abusivement exploiter le thème narratif de la femme oubliée de l’Histoire !

La magie du conte s’effondre alors, et il reste le récit d’une femme amoureuse, traumatisée par la mort accidentelle de sa fille, psychologie un peu facile pour justifier cette volonté de réussir au sein d’une société de cour, par ailleurs intelligemment décrite par “ce film qui ment” (le caractère inventé de Sabine de Barra n’est nulle part précisé dans le générique du film…)

Le plus beau mensonge ne saurait atteindre la vérité !

Gérard Poitou

“Les jardins du Roi” un film de Alan Rickman 1 h 57

 

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Commentaires

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  1. Mais tout le monde sait que c’est de la FICTION, c’est pas un documentaire… Le directeur lui même explique bien que ce n’est pas vrai, ça raconte une histoire pour nous divertir comme la plupart des films, livres…

    • MERCI! Enfin quelqu’un qui a compris que “film historique” ne rime pas avec “faits réels”.
      Alan Rickman le répète à chaque présentation du film, Sabine n’a JAMAIS existé, c’est un film “en costumes” mais en aucun cas un documentaire historique.

      Je trouve ce film très bien réalisé. Les musiques sont sublimes, les costumes également. Rien n’a été tourné à Versailles mais les décors sont superbes quand même.
      Les acteurs sont divins, particulièrement Stanley Tucci. Et Alan est magnifique en Louis XIV proche de sa cour et en “jardinier du Roi”. Bref, un très joli film.

  2. “…sauf à vouloir un peu trop abusivement exploiter le thème narratif de la femme oubliée de l’Histoire !”

    Ces pauvres féministes prêt(e)s à réécrire l’histoire pour donner aux femmes la place qu’elles ne méritent pas, sont affligeant(e)s de bêtise.

    • Je ne suis pas féministe mais je trouve insupportable de lire des généralités aussi “affligeantes de bêtise”. Il y a eu des personnes oubliées, des hommes comme des femmes. Ce qui est injuste. Mais ce qui l’est doublement, c’est de trouver normal de réhabiliter certains hommes et de traiter de “féministes” celles qui veulent réhabiliter, aussi les femmes ! Depuis, il y a eu “les figures de l’ombre” : des femmes et en plus, de couleur ! Il dit quoi le ninto sur ce coup-là ?!

      • Ce qui est injuste,
        c’est que le film “les jardins du roi” mélangent des faits historiques tangibles avec la fiction qui pourrait laisser entendre à certains, que Le Nôtre aurait en dernière instance vampirisé le talent d’une femme que l’histoire aurait volontairement oublié.

        Par ailleurs, si vous aviez pris la peine de lire “elninto” mais plus important encore d’en comprendre le contenu, vous ne lui prêteriez d’aucune façon, ce procès d’intention, sophiste de surcroît, je vous cite :

        -“c’est de trouver normal de réhabiliter certains hommes et de traiter de “féministes” celles qui veulent réhabiliter, aussi les femmes”.

        On nage dans l’hallucination hystérique.

        Pour ce qui est du reste, c’est abaisser l’importance certaine de femmes qui ont eu réellement le pouvoir en France.
        Catherine de Médicis, Marie de Médicis, Françoise d’Aubigné et d’autre dont j’oublie les noms, de cette période qui sont loin d’être des figures de l’ombre mais bel et bien des femmes instruites qui excellaient dans le pouvoir.
        Ce n’est pas parce que des historiens ou pseudo-historiens (Jules Michelet par exemple) on minimisé le rôle des femmes avant notre ère que nous devons abonder dans leur sens.

        La femme en France, il n’y a jamais eu de période aussi terrible pour elle que maintenant.
        Son image devenue une obscénité quasi-obligatoire dans la société mercantile, sa solitude en tant qu’individu face à un système prédateur alors que le patriarcat protégeait son être et son honneur,
        son endoctrinement à “mon corps m’appartient” pour mieux l’inciter à se vendre, on lui vends une liberté qui n’appartient factuellement qu’à celui qui pourra monnayer ce qu’elle a offrir, etc.

        Je sais que vous vous dites ne pas à appartenir au féminisme et c’est tout à vôtre honneur.
        Car où sont les féministes pour défendre l’équité de la femme et non l’égalitarisme ? Où sont-elles pour condamner la publicité où la femme n’est sans cesse reléguée à la place d’objet sexuel ?
        Dernièrement j’ai attendu en vain, l’intervention d’une Marlène Shiappa et des grandes instances dites “féministes” pour dénoncer une publicité faisant l’éloge de la prostitution des étudiantes pour les inciter à échanger leurs faveurs intimes contre de l’argent de poche de “sugar daddy”.

        Je vous dis tout ça pour vous inciter à rediriger votre colère vers ce qui doit l’être.

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