Maurice Genevoix, s’était acheté une maison à Saint-Denis de l’Hôtel (Loiret) avec les droits d’auteur de Raboliot.
Va t-on assister à un match Maurice Genevoix-Jean Zay, les deux “panthéonisables” orléanais? Ce n’est pas exclu. En effet, la France célébrera en 2014 en grande pompe deux anniversaires, la “grande guerre” celle de 14-18 que Brassens préférait, et 1944 avec le débarquement et la victoire des alliés sur le nazisme. Pour bien célébrer, il faudra des symboles et deux hommes représentent à merveille les deux événements historiques qui marqueront la France à jamais.
Maurice Genevoix a vécu la guerre de 14-18 et la grande boucherie dans sa chair. Notamment au sien du 106 ème RI à la bataille des Eparges près de Verdun où l’académicien a d’ailleurs une place et où la mairie s’apprête à commander un buste à son effigie. Mort en 1980, Maurice Genevoix le poilu, a raconté cette guerre dans son ouvrage “Ceux de 14“. Ses cendres sont au cimetière de Passy à Paris. leur transfert au Panthéon serait un geste fort pour toutes les familles des poilus. Genevoix n’est pas né à Orléans, mais il est arrivé tout petit à Châteauneuf-sur-Loire.
La voix des poilus
Une association “Je me souviens de ceux de 14″ était présidée jusqu’à l’an dernier pas sa fille Sylvie, membre du CSA, qui est décédée. L’association plaide en ces termes: “C’est Maurice Genevoix que les anciens de Verdun avaient porté à leur tête pour que soit créé à Douaumont le Mémorial où ils déposeraient leurs pauvres et glorieux souvenirs, et ceux des morts. C’est à Maurice Genevoix que le général de Gaulle avait demandé de clore les cérémonies du cinquantenaire, devant le monument des Fantômes, à la butte de Chalmont, le 18 juillet 1968. C’est dans Maurice Genevoix, dans Ceux de 14, constamment réédité, que des lecteurs de tous âges continuent d’approcher au plus près de ce que fut la détresse et la grandeur des combattants.
Car c’est par ce livre que dans notre langue est conservée vivante, vraie et fraternelle, la voix d’un homme dans la Grande Guerre, et dans celle-ci, la voix de tous les autres. Pour ces raisons, et celles que découvriront les générations suivantes dans l’inépuisable chef d’œuvre qu’est Ceux de 14, nous proposons que le 11 novembre 2014 les cendres de Maurice Genevoix soient transférées au Panthéon. »
A l’origine du Festival de Cannes
Jean Zay a entre autre, inventé le Festival de Cannes.
L’un était donc écrivain, chantre de la Sologne et du Val de Loire, l’autre Jean Zay, était un homme politique, avocat de formation, un homme d’Etat, un des artisans trop méconnu, “oublié” du Front populaire de Léon Blum. Ministre de Education nationale et des Beaux arts, il est l’auteur de nombreuses réformes et a été à l’origine du Festival de Cannes.
Sa famille, Catherine et Hélène, toutes deux Orléanaises, font depuis des années des pieds et des mains pour réhabiliter ce très grand ministre, persécuté par l’extrême droite orléanaise (entre autre) parce qu’il était juif et franc maçon. Jean Zay fait partie de ceux qui ont su dire non à la collaboration avec Vichy et les nazis. Il l’a payé de sa vie, assassiné par la milice, justement en juin 1944, le 20 juin. Là encore ce serait un geste de fort du Président de la République de faire transférer les cendres de Jean Zay (qui sont au grand cimetière d‘Orléans) au Panthéon en 2014.
Pas de station Maurice Genevoix
La tombe de Jean Zay au grand cimetière d’Orléans.
Aucune rivalité n’a opposé les deux hommes de leur vivant. En revanche, la veuve de Maurice Genevoix avait déploré dans les années 2 000 que la mémoire de son mari ne soit pas honorée par une station de tramway. Une rue et la médiathèque d’Orléans la Source portent maintenant le nom de l’académicien. Le nom de Jean Zay a, lui, été donné à un lycée et à une avenue d’Orléans.
Les deux Loirétains célèbres pourraient-ils entrer tous les deux au Panthéon? Après tout ce sont les pages d’histoires qui comptent moins les origines. Au final, Olympe de Gouges, la féministe de la Révolution, coiffera peut-être tout le monde sur le poteau.
Ch.B