Dr Jean Paul Birand
L’OMS sort de sa coupable et irresponsable torpeur. Les membres et les conseillers du Comité d’urgence se sont à nouveau réunis par téléconférence pour réexaminer la flambée due au nouveau coronavirus en République populaire de Chine.
Sous le pression du Comité médical, présidé par le Pr Didier Houssin, ancien directeur général français de la Santé, le directeur général de l’OMS, qui prend seul la décision finale, a enfin reconnu que le monde était face à une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI). Afin d’atténuer la déception des Chinois, il déclare diplomatiquement : « Le Comité a souligné que cette déclaration d’USPPI doit être comprise dans un esprit de soutien et de reconnaissance envers la Chine, son peuple et les mesures que ce pays a engagées en première ligne pour combattre cette épidémie en toute transparence et, nous l’espérons, avec succès ». La Chine s’est en effet longtemps opposée à ce que la direction de l’OMS déclame l’USPPI . Si la Chine semble communiquer rapidement sur l’épidémie, la fiabilité des chiffres officiels qu’elle fournit est toute relative. Dans de tels cas c’est la progression infernale des chiffres qui doit être prioritairement prise en compte afin d’évaluer la situation sanitaire.
La déclaration d’USPPI exige des mesures en matière de transports, de prise en charge médicale, de lutte contre la propagation des infections. Peu importe la dernière décision de l’OMS puisqu’elle s’est discréditée par son attentisme et sa soumission aux intérêts économiques. Aujourd’hui l’OMS n’est plus écoutée. La plupart des pays ont pris unilatéralement des mesures de protection. Mise à part les contrôles encore approximatifs aux frontières des personnes arrivant des épicentres de l’épidémie, la France a déjà mis en alerte les autorité sanitaires afin de garantir l’efficacité de la prise en charge des malades et limiter l’extension du virus. De très nombreux correspondants industriels, de grands magasins occidentaux établis en Chine ferment leurs portes et se rapatrient. Ainsi Apple clôt tous ses magasins chinois.
La Russie, la Mongolie comme le Kazakhstan ont déjà fermé leurs frontières communes avec la Chine. Donald Trump, avec sa délicatesse habituelle, a décidé la fermeture des frontières et d’imposer une quarantaine aux voyageurs revenant de Chine. A partir du 2 février, l’entrée sur le territoire des US des non-Américains s’étant rendus en Chine, dans les 14 derniers jours, sera interdite. Pour les ressortissants américains, une quarantaine de 14 jours sera imposée à ceux qui se sont rendus dans la région de Hubei dans les deux semaines précédentes. L’Italie a décidé unilatéralement « l’état d’urgence » pour mobiliser un maximum de moyens et éviter une épidémie. Ces mesures vont être contagieuses dans de nombreux autres pays et isoler un peu plus la Chine. Grace au coronavirus 2019-nCoV , Donald Trump va gagner sa guerre économique contre la Chine et augmenter sa popularité.
Cette attaque virale est l’occasion de mettre en évidence l’excellence de la recherche française en biologie.
Après avoir réussi le séquençage complet du génome du coronavirus 2019-nCoV, l’avoir mis en culture et mis à disposition un kit de dépistage en quelques jours, l’Institut Pasteur annonce qu’il aura trouvé dans huit mois « un vaccin vivant recombinant anti 2019-nCoV » ().
Espérons que nos autorités sanitaires auront la même efficacité que les chercheurs de l’Institut Pasteur…