Le ministre de l’Intérieur a annoncé la fin de l’attribution d’une couleur politique pour les candidats dans les communes de moins de 9000 habitants. Une décision dénoncée vigoureusement par Carole Canette, première secrétaire du Parti Socialiste du Loiret qui écrit notamment : “
“Outre le fait qu’une telle mesure est annoncée à six mois du scrutin, elle porte une atteinte lourde à la démocratie. Pourquoi? Tout simplement parce que les électrices et électeurs ont le droit de savoir pour qui ils votent! Le parti au pouvoir veut faire croire que les listes dans les communes de moins de 9000 habitants sont apolitiques! Billevesées! En 2014, pour les 8770 villes de France qui comptent entre 1000 et 9000 habitants, les villes ou des candidates et candidats avaient déclaré une étiquette politique étaient plus de 8300, 95% d’entre elles en fait!
Dans le Loiret, 58% de la population vit dans une commune de moins de 9000 habitants. L’élection municipale est l’élection qui, après l’élection présidentielle, mobilise le plus. Le gouvernement considère donc que la majorité des électrices et électeurs ne pourraient pas voter pour des candidats à l’identité politique clairement affichée.
Qui peut croire qu’il n’y ait pas d’enjeu politique à Ingré, à Chécy, à St Jean le Blanc, au Malesherbois, à Châteauneuf sur Loire, à St Denis en Val, à La Ferté St Aubin, à Beaugency, à Villemandeur, à Meung sur Loire, à St Pryvé St Mesmin, à Sully sur Loire, à Briare, à Neuville aux Bois ou à Jargeau, pour ne parler que des 15 plus grosses communes loirétaines de moins de 9000 habitants, mais qui regroupent à 15 plus de 100 000 habitants !
Le pouvoir espère faire un coup double : faute de trouver des candidats en nombre satisfaisant, la République en Marche supprime les étiquettes politiques pour dissimuler son incapacité à se faire correctement représenter lors de la prochaine échéance électorale. Et là où il en présentera, il espère, par la dissimulation, pouvoir échapper à la sanction que les électrices et électeurs s’apprêtent à lui infliger.
En vérité, c’est assez pathétique. Le Parti socialiste déplore ce tour de passe-passe électoral grossier. Le ministre de l’intérieur aurait mieux à faire que de s’occuper d’organiser une tambouille électorale en faveur du parti qu’il dirigeait il y a peu encore. Les sujets ne manquent pas, nous lui conseillons les suivants : lutte contre le terrorisme, évolution des lois et règlements sur les sites classés SEVESO, colère justifiée des personnels…”