Municipales à Blois: un 3ème mandat pour Marc Gricourt ?

Facilement élu en 2008 puis en 2014, le maire et 1er vice-président de la région part ultra favori. Il aura face à lui 5 au 6 listes couvrant tout le spectre politique. Tour d’horizon des forces en présence.

Christophe Degruelle-Marc Gricourt favoris pour un nouveau tandem agglomération-ville

Elu avec 60.69 % des voix en 2008 et 57,55 % en 2014, Marc Gricourt peut voir les choses avec optimisme et entrevoir un troisième mandat. «  Ma passion pour Blois est intacte. Beaucoup a été fait lors des deux premières mandatures mais le travail engagé n’est pas achevé. Je souhaite encore œuvrer pour les autres dans un contexte nouveau fait de dangers et de rupture qui nécessite des mesures propres. Nous sommes confrontés à une triple transition liée aux questions environnementales, sociales et solidaires, républicaines et citoyennes » annonçait dans les colonnes de la Nouvelle République (1) le maire socialiste de Blois.

Nouveau tandem avec Christophe Degruelle

Marc Gricourt favori pour un 3e mandat de maire de Blois

Le 1er vice-président de la région va conduire une liste plurielle et citoyenne rassemblant toutes les sensibilités de la gauche avec des représentants du PS, du PC, de Place publique et, peut-être de Génération. S, LFI et EELV. Ce dernier parti devant se prononcer en fin de semaine sur les propositions de Marc Gricourt. Un programme qui sera centré sur le social, les solidarités, l’environnement et la démocratie participative avec par exemple la mise en place d’un grand conseil consultatif.

Alors que la ville de Blois a perdu près de 5 000 habitants entre 2006 et 2015 (1), M. Gricourt devra justifier plusieurs de ses choix comme celui de confier l’aménagement de l’hôtel-Dieu à un promoteur privé ou celui de réaliser un centre commercial, le Carré Saint-Vincent, dans un cœur de ville en perte de vitesse comme dans de nombreux centres de villes moyennes.

Côté Agglomération, le tandem avec Christophe Degruelle, président d’Agglopolys repartira pour un 3e tour de piste. Au centre des débats, le manque d’attractivité de l’agglomération qui a perdu 3 639 emplois productifs entre 2007 et 2017 (3) et, en filigrane, la question de la seconde sortie d’autoroute réclamée à cors et cris par le département, la CCI et de nombreux acteurs économiques.

Charles Fournier est ambitieux pour EELV

Ce n’est pas le cas des Verts, alliés de Marc Gricourt vent debout contre les projets favorisant le développement du transport routier. « Il faut accélérer la transition écologique sociale et solidaire en prenant appui sur la démocratie participative » insiste Charles Fournier, président du groupe EELV au conseil régional.

Le parti de Jannick Jadot présentera sa stratégie pour les Municipales à Blois, dans les jours qui viennent, à l’issue d’une validation collective en interne des adhérents et colistiers potentiels. « Nous discutons avec nos partenaires des étapes à franchir avec une plateforme d’ambitions fortes. 50 % des décisions touchant la transition se prennent à l’échelle locale » développe C.Fournier.

 La droite combien de divisions ?

Investi par LR, le jeune Malik Benakcha, 32 ans, se verrait bien refaire le coup de Nicolas Perruchot en 2001. En terrassant Jack Lang de 37 voix, lors d’une triangulaire avec le FN, l’actuel président du département a démontré que tout est possible lors d’une campagne pour peu qu’elle soit de terrain bien menée et qu’elle trouve écho auprès des habitants.

Malik Benakcha et ses parrains politiques Guillaume Peltier et Nicolas Perruchot

« Je serai 100 % maire de Blois. Je veux remettre la ville en ordre et créer une ville verte pour nos enfants. L’écologie ne doit pas seulement être punitive » lançait Malik Benakcha lors d’un grand banquet républicain le 5 octobre dernier en présence de son parrain Guillaume Peltier.

Pour envisager un second tour gagnant, le jeune chef d’entreprise dans la communication devra en tous cas faire mieux que les 15,43 % de Jacques Chauvin en 2014 …  Et écarter un rival en la personne de Franck Prêtre, ex-candidat à la députation en 2017. A la tête d’une liste du centre droit, l’homme chasse sur les mêmes terres que Malik Benakcha.

« Notre liste sera citoyenne, renouvelée avec un fort ancrage social. Notre volonté sera de booster la croissance pour l’emploi et le développement économique dans une vision d’agglomération » explique l’ancien directeur du CFA BTP de Blois, actuellement président de l’association des Amis du musée de la Résistance.

Présent au second tour en 2014 avec 19,15 % des voix, le Rassemblement national observe ces antagonismes avec appétit. Il mise lui aussi sur la carte jeune avec Mathilde Paris, une élue régionale de 30 ans, qui n’est pas sans rappeler Marion Maréchal Le Pen. « Nous avons bon espoir de poursuivre après notre bon score aux Européennes d’autant que le candidat LR est loin de faire l’unanimité » ironise Michel Chassier responsable départemental du RN.

La liste  MoDem-Lrem en outsider ?

Fort de deux ministres (Jacqueline Gourault et Marc Fesneau) au gouvernement, le MoDem sera lui aussi sur la ligne de départ avec Etienne Panchout, un jeune masseur-kinésithérapeute, à la tête d’une liste LIBRE(s) fédérant des personnes de sensibilité de gauche et de centre droit, avec un fort engagement écologique. Soutenu par Lrem, en proie à de fortes divisions internes (4), Etienne Panchout a présenté son programme le 2 octobre dernier. Il s’articule autour de 85 propositions avec la volonté de remettre à plat tous les gros projets et « de tendre vers une baisse de la fiscalité locale ».

Gildas Vieira, ancien adjoint au maire démissionnaire, vise désormais la conquête de la mairie

Pour qui roule Gildas Vieira, président du mouvement La France autrement ? L’ancien adjoint de M. Gricourt chargé de la vie associative vient tout juste de démissionner et a officiellement déclaré sa candidature le 5 octobre dernier dans la prestigieuse salle Gaston d’Orléans du château de Blois en présence de 300 personnes et … du maire de Blois. Sans étiquette, baptisée Osons Blois autrement, elle vise l’électorat des quartiers populaires avec un programme centrée sur le pouvoir d’achat, l’environnement et le vivre ensemble.

Quelle position pour LFI ? 

Enfin, ça cogite fort à gauche de la gauche avec un parti communiste qui fera liste commune avec Marc Gricourt. « Le bilan est satisfaisant. Nous souhaitons coconstruire un programme centré sur la solidarité et l’environnement avec par exemple la promotion d’une agriculture urbaine et l’installation de jardins dans les quartiers nord » annonce Benjamin Salesse secrétaire de la section de Blois du PC qui devrait donc avoir 2 ou 3 membres en position éligible.

Côté la France Insoumise, Reda Belkadi son porte-parole blésois ne donne pas encore de position : « rien n’est fermé pour l’instant mais nous partageons d’abord une volonté de travail sur le fond qui implique pleinement les citoyens. Nous viendrons en soutien d’initiatives citoyennes pour réinventer la démocratie locale tant au niveau de la démocratie représentative que de la participation des citoyens de manière plus directe ».  Le 15 octobre, le parti de Jean-Luc Mélenchon coorganisait ainsi une réunion sur ce thème avec Génération.s et Europe Ecologie les Verts 41. Un signe annonciateur d’une alliance à gauche ?

Jean-Luc Vezon

  • Source INSEE
  • Source Observatoire de l’économie et des territoires
  • Plusieurs cadres dont l’ancienne référente départementale Christine Jagueneau ou Louis Buteau ont en effet claqué la porte du parti présidentiel

Commentaires

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  1. Il n’y a que Malik Benakcha qui peut battre Gricourt. Il est temps de s’unir derrière lui.

  2. pas de possible candidat RN ? Ou JL Vezon a-t-il oublié de les appeler ? Pour refaire le “coup de Perruchot” de 2001, il faut une “triangulaire”. or sans le RN je ne vois pas comme cela pourrait être possible. Les divisions à droite et au centre sont (une nouvelle fois) tellement nombreuses qu’à part une épidémie de grippe espagnole carabinée place St-Louis, je ne vois pas comment l’ex infirmier libéral pourrait ne pas se rasseoir dans son fauteuil…

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