Conseil municipal d’Orléans : vers une guerre de sécession molle

Une quinzaine d’élus de la majorité réunis autour de Serge Grouard ont créé « Les Orléanais » un groupe dissident qui conteste la gestion d’Olivier Carré… mais sans pour autant rompre avec lui.

Le groupe minoritaire avec Serge Grouard, Florent Montillot, Michel Martin, Nathalie Kerrien

On l’annonçait sanglant, à couteaux tirés avec une ambiance de petits meurtres entre ex-amis. En fait le conseil municipal d’Orléans tenu hier après-midi a été on ne peut plus banal avec 46 délibérations toutes adoptées à l’unanimité par la majorité municipale. Pourtant l’opération de fragmentation lancée par une quinzaine de « factieux » à bien eu lieu. Dès le début du conseil les ténors de ce petit groupe qui s’était constitué lors d’une rencontre dans un restaurant ont laissé leurs petites mains, Philippe Barbier et Bénédicte Barruel, lire une déclaration annonçant la création du groupe « Les Orléanais ». Il n’y aura pas d’autres déclaration « politique » sur cette dissidence. Seul le communiste Michel Ricoud est intervenu : « je me mets à la place des Orléanais devant ce spectacle navrant, pitoyable (…) Il y a déjà de la méfiance et de la défiance pour les élus (…) Cela va donner une image catastrophique de la politique ». Une déclaration qu’Olivier Carré « partage mot pour mot ».

Les « dérives d’Olivier Carré »

En fait c’est à la suite du conseil municipal que la situation s’est quelque peu décantée même si le flou reste de mise sur les ambitions des putschistes.  Les deux groupes, l’un majoritaire de 29 élus, l’autre minoritaire de 15, ont tous deux tenu une conférence de presse pour tenter d’éclairer une situation quelque peu embrumée… En fait « Les Orléanais » enrôlés derrière des anciens, Serge Grouard, Charles Éric Lemaignen, Michel Martin ou François Foussier, récusent toute velléité de putsch ou de dissidence : « Nous restons dans la majorité expliquent-ils, on a été élus sur un projet et des valeurs en 2014, on veut leur respect et leur mise en œuvre ». Cette minorité qui « aspire à devenir majoritaire » (même si certains élus s’en sont discrètement retirés comme Martine Grivot ou Florence Carré) dénonce d’abord les dérives du maire, sa gouvernance solitaire, « les difficultés de dialogue ». « Nous l’avons mis en garde à plusieurs reprises depuis un an insiste Florent Montillot nous l’avons appelé au dialogue en vain, Il n’a pas bougé d’un millimètre… Nous avons donc considéré qu’il était opportun de constituer un groupe ».

Minoritaires dans la majorité

Ils reprochent aussi au maire, à mots cachés, la polémique sur les notes de frais ou encore son rapprochement avec la République en Marche.

Pour autant pas question de quitter l’exécutif : les maires-adjoints, les adjoints vont poursuivre une politique… qu’ils dénonceront peut-être demain. Michel Martin le grand financier va ainsi faire adopter un budget dont il pourra contester demain certaines priorités. Les minoritaires dénoncent en effet certains choix du maire-président de la Métropole, en faveur des bus électriques, ou des non choix notamment en matière de santé.

Personne à ce stade ne veut parler de scission : « on a le sens du respect de nos engagements et de nos responsabilités au service des Orléanais, nous ne ferons pas d’abandon de poste, nous voulons poursuivre sur la ligne qui nous a fait élire en 2014 ».

Une liste aux municipales ?

Plus que de scission « Les Orléanais » n’hésitent pas à parler de « dialogue ». « La porte est ouverte pour que l’on retrouve l’esprit collectif explique Serge Grouard, nous voulons peser, imposer le dialogue ».

A ce stade pas question -officiellement- d’envisager une liste dissidente aux municipales…  Car naturellement « personne n’y pense » !

En écho le groupe majoritaire emmené par Olivier Carré, Muriel Sauvegrain ou Olivier Geffroy a tenu à répondre à tous ces griefs. « Durant ce conseil se rassure Mme Sauvegrain, ils ont approuvé toutes les délibérations, tous les grands projets de la ville. C’est quand même curieux de constituer un groupe dissident ». Même Olivier Geffroy pourtant patron départemental de LR a rappelé son soutien, à Olivier Carré… qui a pourtant demandé l’investiture de LREM. « La République en Marche ce n’est pas ma tasse de thé a-t-il ironisé mais l’élection va se faire sur un projet local pas sur des investitures nationales ».

« La majorité ne vacillera pas ! »

La majorité municipale solide autour de Olivier Carré

Pour Brigitte Ricard cette dissidence « est une opération de déstabilisation pour la majorité et pour les Orléanais mais on va continuer le taf ! ». De son côté Olivier Carré rappelle son « esprit d’ouverture et de rassemblement » ainsi que « la collégialité de la gouvernance. D’ailleurs quand j’ai annoncé à nos 44 élus que je souhaitais me représenter, tous m’ont soutenu à l’unanimité ». Mais il insiste « la majorité ne vacille pas et ne vacillera pas ». Sans vouloir utiliser la force (pas question de leur retirer leurs délégations d’adjoints) il prévient cependant ses nouveaux opposants « Il faudra une attitude sans ambiguïté de ces élus de l’exécutif. C’est ce que j’attends d’eux en fonction du mandat que je leur ai confié (…) Je n’accepterai pas qu’ils entravent le bon fonctionnement de la ville ».

La campagne municipale est donc lancée même si on y voit moins bien aujourd’hui qu’hier…

J.-J.T.

Une charte et 15 élus

« Nous soussignés adhérons au groupe « Les Orléanais », groupe de la majorité municipale qui se situe dans la majorité municipale.
Le groupe « Les Orléanais » s’inscrit dans le respect du projet adopté lors des élections municipales de 2014. Il porte ainsi les valeurs qui ont fondé la présente majorité lors de son élection : esprit d’ouverture, volonté de rassemblement, collégialité de la gouvernance, saine gestion de l’argent public… Le groupe est au service exclusif des Orléanais et réaffirme que l ‘action municipale doit se faire uniquement avec les Orléanais et pour les Orléanais, et dans l’intérêt de la Métropole orléanaise. Il ne se laisse et ne se laissera dicter aucune consigne pare tel ou tel état-major parisien… ».

Michel Martin, Thomas Renault, Laurent Blanluet, Nadia Labadie, Charles-Éric Lemaignen, Martine Hosri, Philippe Barbier, Nathalie Kerrien, Jean-Pierre Gabelle, Béatrice Barruel, François Lagarde, François Foussier, Florent Montillot, Serge Grouard, Sébastien Hoel.

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

  1. Je suis choqué par l’appropriation du nom Les Orléanais. Avec cette référence, on dénie la qualité d’Orléanais aux autres personnes.

Les commentaires pour cet article sont clos.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    • matin 17°C
    • après midi 10°C
  • mardi
    • matin 6°C
    • après midi 11°C
Copyright © MagCentre 2012-2024