De gros travaux de maintenance et l’ouverture de deux nouvelles stations au Larry et à Co’Met confortent la ligne A. Les transports seront au cœur de la future campagne électorale.
116 000 voyageurs attendus à la station Co’Met.
Depuis le 24 août les passagers de la ligne A ont retrouvé « leur » tram. L’interruption de la circulation durant plusieurs semaines avait créé à la fois frustration et mécontentement. Mais ces travaux chiffrés à plus de 11 millions d’euros avec notamment le renouvellement de voies et la création de deux nouvelles stations visaient avant tout à conforter cette ligne A, longue de 18 km avec désormais 27 stations et une fréquentation de plus de 14 millions de voyages par an. Un véritable succès qui sera fêté l’an prochain pour les 20 ans de cette ligne à la naissance compliquée et controversée avec l’opposition de ceux -aujourd’hui dans la majorité qui dirige la Métropole- qui avaient tout fait pour bloquer le projet.
Deux stations pour un réseau qui prend de l’ampleur
La grande nouveauté du réseau est donc l’ouverture de deux stations. La première à Co’Met anticipe l’ouverture du grand équipement « tout en un » (parc des expositions, centre de congrès) qui sera opérationnel en 2021-2022 et qui permettra de rejoindre la place de Gaulle en 10 minutes. Avec 116 000 voyageurs attendus elle visera avant tout les visiteurs de Co’Met tout en permettant un accès direct par souterrain à la zone des Chèvres Noires (Décathlon, Kiabi). Cette station viendra désengorger les soirs de matchs ou de concerts l’autre station, Zénith, située à seulement quelques centaines de mètres. Le péché originel du tram – sa lenteur pour relier La Source au centre-ville alors que la rapidité du trajet devait être l’objectif prioritaire du projet piloté alors par Jean-Pierre Sueur et Jean-Pierre Lapaire- se trouve ainsi aggravé. En privilégiant la proximité on nuit aussi à la rapidité des dessertes. En 2000 le projet avait dû être amendé sous la pression de Monique Faller alors maire d’Olivet qui menaçait de bloquer le projet si la ligne ne desservait pas ce qui n’étaient alors que des champs et ce qui est devenu le quartier du Larry.
Améliorer la qualité du réseau
Certes le pari a été tenu : ce quartier avec plusieurs centaines de logements et de nombreuses entreprises (Axéréal dernièrement) est devenu réalité. La nouvelle station Larry- Saint Fiacre (156 000 voyages annuels attendus) légitime donc le tracé zigzaguant initial. A tel point que l’ambition première -désenclaver la Source et la relier à la ville- a dû être revue avec la création d’une ligne de bus directe et plus rapide. Mais aujourd’hui encore il est plus rapide de rejoindre le campus -devenu un immense parking- en automobile qu’en tram…
La Métropole a mis la barre haute pour les transports urbains qui représentent aujourd’hui 10,5% des déplacements : augmenter la fréquentation de 20% d’ici à 2028. Pour y parvenir elle mise d’abord sur l’amélioration de la qualité du service au détriment de l’extension du réseau. On avait un temps évoqué la prolongation du tram B à l’Est et à l’Ouest mais aussi de la ligne A vers la clinique Oréliance et Saran ou encore la création d’une liaison entre le centre-ville et Ie nouveau quartier Interives. Des projets aujourd’hui abandonnés alors que le dossier de liaison par câble entre Interives et la gare des Aubrais semble avoir quelque peu de plomb dans l’aile.
Au cœur des municipales
Les grands investissements porteront donc sur le réseau existant et notamment l’électrification de tout le parc de bus en 2024 chiffrée à près de 150 millions d’euros. Toutes ces priorités pourront naturellement être remises en cause l’an prochain avec les municipales si des majorités différentes émergeaient. En fait le seul débat devrait être celui de la gratuité partielle ou totale du réseau. Dans la majorité actuelle on estime que cette gratuité se ferait au détriment des indispensables investissements, à l’extrême gauche chez les insoumis ou les communistes on plaide pour une gratuité totale. Le candidat le plus crédible à gauche, l’écologiste Jean Philippe Grand a choisi une position d’équilibre : gratuité totale pour tous les scolaires (évaluée à deux millions d’euros)… en attendant une gratuité généralisée (peut être 20 millions) renvoyée aux calendes grecques. En mars 2020 il y aura donc pour toutes les bourses, toutes les sensibilités… ou toutes les démagogies non chiffrées !
J.-J.T
Originally posted 2019-02-02 21:44:25. Republished by Blog Post Promoter