Une manifestation devrait se tenir le 16 juillet à Ferrières-en-Gâtinais, dans l’Est du Loiret. Les défenseurs de la cause animale voulait demander l’annulation du spectacle de l’ours dressé Valentin. Toutefois, le maire a pris ce vendredi 12 juillet un arrêté pour interdire la manifestation. Les associations vont saisir le juge des référés.
Certes, l’ours Valentin a été « sauvé » par le célèbre dresseur professionnel Frédéric Chesneau, qui l’a acheté à un zoo au Texas, où le plantigrade est né. Toutefois, Valentin n’a pas retrouvé la liberté et ses congénères puisqu’il est depuis fréquemment exhibé dans divers spectacles, notamment des fêtes sur le Moyen-Âge. Dans notre région, il était à Châteaudun (28) les 6 et 7 juillet et il sera présent aux 36èmes Nocturnes de Ferrières dans le Loiret, les 20 et 27 juillet et les 3 et 10 août. Des Nocturnes qui présentent de nombreuses animations de qualité et qui gagneraient à éviter de faire travailler des animaux sauvages, par de fortes chaleurs, qui plus est.
Une manifestation organisée par deux associations
françaises de lutte contre l’exhibition d’animaux sauvages
C’est donc pour annuler la présence de l’ours Valentin à ces Nocturnes qu’une manifestation est programmée le mardi 16 juillet à 13h devant la mairie de Ferrières-en-Gâtinais par
AVES FRANCE (Une Voix pour les Animaux en voie de disparition) et
Paris Animaux Zoopolis (qui traite des questions de souffrance animale dans la capitale). Amandine Sanvisens, co-fondatrice de cette association en 2017, déterminée à poursuivre malgré l’interdiction de manifester du maire de Ferrières-en-Gâtinais, nous explique en quoi la présence de cet ours Valentin aux Nocturnes est choquante :
Itw d’Amandine Sanvisens présidente de Paris Animaux Zoopolis
Ces deux associations ont d’ailleurs obtenu l’annulation du spectacle avec l’ours Lutchak le 16 juin dernier à Châteaubleau (77) pour leur VIème fête gallo-romaine. De plus, la Fédération des vétérinaires européens recommande depuis 2015 à toutes les autorités compétentes européennes et nationales, d’interdire l’utilisation de mammifères sauvages dans les cirques itinérants en Europe.
A ce jour, 28 pays interdisent la présence d’animaux dans les cirques
Parmi ces pays, citons la Bulgarie, très en pointe dans ce domaine. Elle a en effet mis un terme à la cruelle tradition multiséculaire des ours dansants, alors qu’il existait encore dans le pays une centaine de montreurs d’ours contre deux en France aujourd’hui. Des ours qui ont été accueillis dans des refuges bulgares, spécialement créés à leur intention et avec succès, puisque certains se sont même remis à hiberner.
Cette question des ours relance aussi la présence des animaux, sauvages ou non, dans les cirques. Et là, force est de constater que la France est à la traîne puisque 28 pays interdisent déjà la présence de tels animaux sous les chapiteaux.
20 mesures en faveur des animaux sauvages captifs
annoncées en septembre par le ministre de l’Ecologie
Les 12 associations de défense des animaux qui participent au groupe de travail ministériel sur les animaux sauvages captifs, créé en avril dernier (une première en France !) attendent avec impatience les 20 mesures que le ministre François de Rugy devrait présenter à la rentrée, s’il est encore en poste, après les révélations de Mediapart ce 12 juillet sur son train de vie.
Sophie Deschamps.