Plusieurs dizaines de maires de droite, dont ceux d’Orléans et de Tours, lancent la « République des maires et des élus locaux » pour ancrer ces villes dans l’orbite LREM.
Olivier Carré et le Premier ministre.
Olivier Carré le maire d’Orléans et Christophe Bouchet son homologue de Tours ne font pas mystère depuis des mois de leur soutien à Emmanuel Macron. Ils étaient d’ailleurs tous présents au dernier meeting d’Edouard Philippe à La Chapelle Saint-Mesmin. Les européennes passées -plutôt bien !-, place désormais au combat municipal qui s’annonce incertain. La situation est en effet plus compliquée et plus confuse : ces deux maires, l’un Radical, l’autre ex-LR, veulent représenter le courant macroniste en mars 2020. Mais sur le terrain la République en Marche n’en veut pas et a annoncé qu’elle présenterait des listes menées l’une par Benoit Pierre à Tours, l’autre peut être à Orléans par Jihan Chelly la référente LREM du Loiret. Alors que la commission nationale d’investiture pour les municipales a commencé ses travaux lundi (mais les situations de Tours et d’Orléans n’y ont pas encore été examinées), le duo Carré-Bouchet doit jouer de vitesse. Leur seule chance est en effet d’obtenir un salvateur coup de pouce présidentiel.
Pas de liste LREM à Tours et Orléans ?
Les deux maires d’Orléans et de Tours, deux Macron-compatibles.
Le Parisien de ce vendredi dévoile en exclusivité une tribune (qui sera publiée la semaine prochaine) et signée par une quarantaine d’élus de droite dont les maires d’Angers, de Tours et d’Orléans. Intitulé la « République des maires et des élus locaux » cette tribune appelle clairement les élus locaux à soutenir Emmanuel Macron. Mais indirectement elle appelle aussi Emmanuel Macron à leur renvoyer la balle, à les soutenir et à les sortir d’une mauvaise passe. Car seul le président de la République peut imposer aux marcheurs locaux (malgré la grogne qui ne manquerait pas de s’exprimer) d’apporter leur soutien à Olivier Carré et Christophe Bouchet qui ont multiplié les preuves d’amour à l’égard de M. Macron. L’initiative vise donc à neutraliser les initiatives locales de LREM et à les empêcher de présenter une liste qui serait forcément concurrente -et peut être mortelle- de celle des deux maires. Ceux-ci ne se présenteront pas sous l’étiquette LREM : mais leur unique planche de salut est aujourd’hui de se présenter avec la neutralité (bienveillante ?) des marcheurs tourangeaux et orléanais qu’on voit mal remettre en cause une décision jupitérienne.
J.-J.T.
LA TRIBUNE
“La République des Maires et des élus locaux»
“Le grand débat voulu par le Président de la République a révélé les aspirations légitimes de Français qui se sentent délaissés, éloignés, relégués. Il a également souligné le rôle pivot des maires et des élus locaux dans notre République.
Avec un taux de participation que personne n’attendait, les dernières élections européennes témoignent que les Français ont retrouvé goût à la chose publique, aux débats, aux élections, bien que l’on ne puisse pas se satisfaire qu’un électeur sur deux soit resté chez lui.
Au-delà de la participation, les Français semblent coupés en deux, entre une Europe des solutions et une Europe des problèmes, entre un avenir prometteur et des lendemains incertains.
Il n’est pas trop tard pour redonner au plus grand nombre confiance en l’avenir et en l’action politique. Le succès rencontré par le grand débat et le regain d’intérêt marqué pour les européennes nous obligent.
En tant que Maires, en tant qu’élus de proximité en prise directe avec les réalités des Français nous devons prendre notre part à ce travail de reconstruction nécessaire et largement attendu.
Notre pays doit s’appuyer sur des bases solides pour affronter son avenir. L’essentiel des réformes se construit au local dans l’écoute, la compréhension et la réponse concrète aux attentes de nos concitoyens. Nous sommes de ceux qui souhaitent la réussite impérative de la France, c’est pourquoi nous voulons la réussite du Président de la République et du gouvernement car rien ne se construira sur leur échec.
Nous sommes la République des Maires et des élus locaux. La République des propositions. La République des solutions.
Nous refusons de nous laisser réduire à une étiquette, à une consigne de vote, à un appareil partisan. Notre parti, ce sont d’abord nos habitants, c’est la République.
Nous souhaitons valoriser et transmettre ce qui a fonctionné dans nos villes, sur nos territoires, ce que nos concitoyens ont adopté et qui bénéficie au plus grand nombre. Pas à un camp, mais à tous. Le temps n’est plus aux querelles de chapelles ou aux écuries présidentielles qui spéculent sur 2022. Le temps ne peut pas être à l’opposition systématique qui in fine alimente les extrêmes.
Les défis qui sont face à nous ne connaissaient pas de frontières partisanes :
• Le défi environnemental et la nécessaire transition écologique de nos territoires.
• Le défi de la citoyenneté et la place des services publics
• Le défi du développement harmonieux de nos territoires et les infrastructures qui les dessinent.
• Le défi de l’éducation et de la transmission des valeurs.
• Le défi des nouvelles solidarités et de la définition du vivre ensemble.
Un grand nombre de solutions se trouvent et se prennent au local. Elles existent, elles sont parfois déjà expérimentées sur nos territoires. Elles ne demandent qu’à se propager.
C’est ce défi majeur que nous souhaitons collectivement relever. C’est ce projet que nous invitons les Maires et les élus locaux à construire en nous rejoignant.”