Élitisme décentralisé: Orléans sur la bonne …voie

Qui a dit « le grand reportage commence au bas de chez soi… ? » Pas les voix d’Orléans, quatrième du nom, en tous cas qui n’ont entendu que les « grandes voix », celles des sommités, qu’elles viennent de Paris ou de l’autre côté des frontières. Pourtant le thème choisi cette année « informer à tout prix » s’appliquait aussi parfaitement à la presse régionale, écrite, radio, TV et web.

Olivier Carré a ouvert les Voix d’Orléans.

« Comment traiter l’info politique…en gardant la distance nécessaire à l’objectivité » ou autre débat, « comment l’usage d’internet modifie t-il le rapport à l’information… », autant de sujets qui ne s’adressent pas à la presse locale qui, comme chacun sait, ne traite que des remise de médailles et des kermesses. Demandez donc à Olivier Carré ou à d’autres politiques locaux comment ils sont ménagés par la presse régionale…

Aucun journaleux de la presse locale n’avait été convié à donner son modeste grain de sel à côté des mandarins de l’info, des routiers rémunérés des plateaux de TV. « Informer vite, informer bien », autre thème d’échanges ou l’on n’a pas vu l’ombre d’un scribouillard local, pourtant confronté aux mêmes dilemmes des réseaux sociaux que le Monde ou Médiapart.  Tout juste cette presse du cru était-elle représentée par quelques passeurs de plats bien en cour à la mairie d’Orléans. Qui  a concocté ces plateaux prestigieux ? Le service culturel de la maire d’Orléans, on imagine, avec l’assentiment de Nathalie Kerrien et du maire Olivier Carré, c’est à souligner, pour une fois qu’ils sont d’accord en ces temps municipaux agités…

Entendre les points de vue de journalistes Syriens, Marocains, camerounais… de sociologues éminents de l’information comme Dominique Wolton est un privilège donné aux Orléanais.  Enfin aux vieux orléanais qui garnissaient les salles. Comme si l’info confrontée aux infox qui pourrissent leurs portables, n’intéressait pas les plus jeunes.

Sans comparer ni les contenus ni les objectifs, un autre événement orléanais, le Festival de Loire et peut-être devenu un festival de moules-frites et de barbes à papa, mais au moins le plateau de départ s’appuyait-il sur des acteurs locaux, ceux de la marine de Loire. Il s’est ensuite internationalisé.

A l’heure du bilan, ces 4 ème Voix d’Orléans seront sans doute qualifiées par les organisateurs comme un cru formidable. Ces voix ont, une fois de plus, visé très haut, à la poursuite des Rendez-vous de l’histoire de Blois, autre “parisiannerie” décentralisée. Les gilets jaunes ne disent pas que des conneries lorsqu’ils dénoncent les élites de la capitale imposant leur voix dans nos « provinces ». Dans ce domaine Orléans est sans conteste sur la bonne… voie.

Ch.B

Commentaires

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  1. Pour avoir assisté à 6 conférences les 5 et 6 avril,je partage le point de vue de Mag Centre.
    INADMISSIBLE que les médias locaux ( qui informent toute l’année les orléanais de l’action du Maire et de son équipe) ne participent à ces débats et échanges pour lesquels leur avis vaut tout autant que celui des nationaux. Le trio,Carré-Kerrien-Ferkatadji,a préféré Le Monde,Médiapart, RFI,entre autres ! Ces derniers sont sans doute plus valorisants aux yeux de nos chers élus ?
    Dans la liste des axes d’amélioration et de progrès pour le futur candidat Carré aux prochaines municipales d’Orléans :ne pas oublier de convier les médias locaux à l’édition 2020 des Voix d’Orléans . Ce sont bien eux qui vous présenter et parler de son futur programme …..

  2. Les mêmes qui ne pipaient mot il y a un mois sur la répression des journalistes en Chine se piquent aujourd’hui de donner des leçons sur la liberté de la presse au monde entier !!! Quelle tartuferie politique…

  3. Article plutôt bien envoyé mais la pique aux Rendez-vous de l’histoire est assez injuste. À Blois, c’est vraiment un bel événement autour de l’histoire qui est organisé et toutes les histoires comme tous les historiens y sont conviés. Une large place est faite à l’histoire locale. Attention à ne pas faire de l’antiparisianisme ou antiélitisme primaire.

  4. De toute évidence l’objectif des Voix d’Orléans est d’être entendues au niveau national, voire internationale. Légitime ambition qui ne justifie aucunement de négliger, et même de mépriser les représentants locaux de la presse et de la communication (pas toujours amis mais néanmoins alliés).
    Lors de la précédente édition, le Club de la Presse Centre Val de Loire et Com’45, l’association des professionnels de la communication du Loiret, avaient réussi à organiser, à leur initiative, un déjeuner de présentation en amont de la manifestation. Cette année, ils n’ont pas même été informés du programme, pourtant de haute qualité, ni associés en aucune façon.
    Impénétrables aux acteurs locaux de l’information et de la communication, les Voix d’Orléans 2019 n’ont pas daigné informer à tout prix !

  5. Habituée de cette manifestation gratuite et ouverte à tous, cette 4ème édition des RENCONTRES DE LA FRANCOPHONIE a accueilli divers intervenants. Des professionnels de qualité -exigeants est le mot de Christophe Deloire (Reporters sans frontières) – ont débattu sur le sujet INFORMER À TOUT PRIX ?
    Cet événement LES VOIX D’ORLÉANS ne me semble pas être un lieu de polémiques locales quand tant de journalistes sont emprisonnés dans le monde pour défendre le droit d’informer et pour nous le droit de savoir. Plaçons le débat au niveau des diverses conférences proposées de jeudi à samedi dernier. Souhaitons que nos jeunes soient encore plus attirés par la thématique cousue main des prochaines rencontres AVOIR 20 ANS EN 2020 et que cette édition se déroule jusqu’au dimanche inclus.

    • Il n’y a pas de polémique à constater les FAITS REELS : les médias locaux ne participaient pas à cette manifestation.C’est la vérité.La liberté de penser,la liberté d’expression légitiment tout à fait les commentaires de plusieurs internautes qui pensent,comme moi,que ce n’est pas normal .

  6. Je partage la teneur de l’article. Et je comprends mieux la réaction d’un rédacteur de Magcentre à l’issu d’une intervention de Plenel qui semblait encourageer la création de journaux locaux d’investigation. Je n’ai assisté qu’aux conférences du samedi après midi mais j’aurai aimé entendre les journalistes pro de notre journal local ou TV qui cherchent sûrement eux aussi à informer à tout prix.
    Autrement, j’estime que nous avons de la chance de recevoir à Orléans des femmes et des hommes aussi ouverts. La séquence “informer, éclairer, débattre des religions…”a été remarquable. Pourquoi pas une telle conférence dans nos quartiers…Ca aiderait peut être à mieux vivre ensemble.

    • @Robert: vous n’avez rien compris, la mairie se moque bien du débat dans les quartiers, le but de l’opération est de dépenser plusieurs centaines de milliers d’euros pour avoir quelques mentions dans les médias nationaux, la liberté d’informer commence par là !

      • @Pellissier : che(e) ami(e), ce que vous écrivez n’est ni plus ni moins qu’un procès d’intention.

  7. Olivier Carré oublirait-il ses origines? Il a dû entendre parler des journaux locaux dès son premier biberon, et son premier cri, vu ses origines. Il aurait pu être patron de presse locale. Il renie ses origines et ça, ce n’est pas acceptable. D’un autre côté, il a raison, car la presse locale survit plus qu’elle ne vit. Il anticipe, peut-être, en pensant qu’il n’y aura plus, bientôt, que quelques survivants en presse Nationale. Que la presse locale le boycotte pendant un mois au moins jusqu’au 8 mai quand Orléans sera délivrée…

  8. Il était sans doute fort intéressant d’écouter nos confrères” venus du monde entier” nous parler de leur travail, mais peut-être que ceux-ci auraient pu être intéressés par ce qui se passe ne matière de médias locaux à Orléans: informer c’est d’abord échanger ! A moins que la ville considère ces médias comme méprisables… dont acte !

  9. Orléans – sa jeunesse, ses journalistes, son université, ses pôles de recherche – disparaît peu à peu des “Voix d’Orléans”, elle devient une banlieue (chic) du Monde Progressiste ; et pendant ce temps l’Université de la Source se vend aux chinois pour combler son déficit (et perdre peu à peu sa liberté)…
    La fracture entre les élites et les orléanais “ordinaires” va encore s’élargir…

  10. Cher Christian,
    Quelques remarques :
    Anne Oger, Hassan Kerim, Pierre Allorant, Anthony Gautier ne sont-ils pas des « locaux » ? Et sont-ils vraiment les « passeurs de plats bien en cour à la mairie d’Orléans » ?
    La journée de jeudi et la matinée de samedi ont été marquées par la présence et la participation des « jeunes ».
    Je te confirme que je suis d’accord avec Olivier Carré. Il a eu raison de créer les Voix d’Orléans en 2016, et aujourd’hui de les pérenniser.
    Enfin, pourquoi lors du débat organisé par Mag centre à la salle Eiffel, nous as-tu servi deux parisiens venus nous délivrer la bonne parole sans évoquer les problématiques de la presses locale ?
    Au plaisir d’échanger avec toi de vive voix.

    • Madame,
      Quelques observations :hormis Anne Oger de France Bleu Orléans, les trois autres “locaux” que vous citez ne sont pas,de mon point de vue,suffisamment représentatifs des acteurs opérationnels des différents supports d’information de l’Orléanais.
      Je veux parler de la République du Centre,de Mag Centre,de l’association de Bruno Goupille et de la Tribune d’Orléans dans laquelle d’ailleurs vous avez été interviewée sur cet évènement.
      Concernant votre propos sur le débat organisé par Mag Centre à la salle Eiffel dont le thème était “Médias,quelle implication sur la démocratie et la vie citoyenne”,j’aurais aimé vous entendre ainsi qu’Olivier Carré car votre absence de prise de parole à tous les deux a été remarquable !
      Votre réponse à Christian Bidault traduit une attitude assez récurrente des politiques face à des commentaires qui ne leur conviennent pas .
      Vous avez perdu,comme beaucoup d’élus,votre capacité à accepter la critique objective.
      Et moi,je ne suis pas journaliste mais un citoyen orléanais qui maintient que ce n’est pas normal que des journalistes et des acteurs des supports locaux précités n’aient pas participé aux débats et échanges de cette manifestation.
      Que çà vous plaise ou non !

      • Monsieur, Madame ? Puisque c’est si confortable de laisser un commentaire sous pseudo.
        Alors comme ça je ne suis pas représentatif de, je ne sais quelle presse?…
        Voulez-vous que je vous envoie un CV? Vouylez-vous que je vous envoie des liens de nous faisons à radio Campus et au Bondy Blog Centre, notamment avec les jeunes?
        Non, je ne ferai rien de tout ça. Je vous laisse à votre médiocrité !!!

        • Monsieur,
          Au regard de vos propos que vous etes libre d’exprimer à mon encontre,je suis aussi libre que vous pour dire que,selon mes critères de référence des acteurs opérationnels des médias locaux,vous n’etes pas suffisamment représentatif.
          C’est mon avis. Nous ne sommes pas encore sous l’autorité et le controle de la Pensée Unique !
          La démocratie dans laquelle nous vivons permet d’échanger et de débattre meme si nous avons des divergences de point de vue. Heureusement.

    • En lisant cet excellent article, j’étais indigné et je m’apprêtais à tremper à mon tour ma plume dans un encrier d’acide. J’ai d’abord voulu lire ces commentaires, tous univoques. Et je termine par le vôtre. Il rétablit une partie de la vérité, sans toutefois contredire l’essentiel du propos de l’article.

      Car malgré le plus grand respect que nous devons avoir pour France Bleue, Radio Campus, MAGCENTRE.FR :-), RCF ou apostrophe45, vous n’apportez pas d’éléments laissant penser que France3 Centre, La Rep et autres journaux locaux aient été invités à venir participer.

      Merci néanmoins, Madame, de votre contribution qui m’a appris une nouvelle fois le danger à s’enflammer d’indignation sans recul, sans réflexion.

      • Pour info Apostrophes 45 a déposé le bilan il ya dix mois et RCF a faute de moyens licencié sa seule journaliste et supprimé son journal quotidien…
        C’est ça aussi “informer à tout prix” à Orléans….

  11. Peut-on d’abord rappeler que cette manifestation, les Voix d’Orléans, est sous-titrée Rencontres de la francophonie, et que le thème de sa 4ème édition, “Informer, à tout prix ?” comportait un point d’interrogation. Car, si, en France, à tout prix signifie malheureusement souvent à n’importe quel prix, en référence à l’actu spectacle, à la course à l’audience, au culte de la petite phrase, à la culture du clash, pour nombre de pays dans le monde, le prix à payer se traduit par l’emprisonnement, la torture, la mort. Toutes voix que nous avons entendues, lors de ces journées. Éclairante aussi la présence de ces jeunes palestiniens de l’université de Naplouse qui témoignaient de leurs difficultés au quotidien, et de leur volonté de savoir. Effectivement, on pouvait noter un décalage entre la moyenne d’âge à certaines tables rondes et les pratiques évoquées, en particulier les médias sociaux. Pourtant rendre compte, comme vous l’avez fait, de ces journées par le seul angle de la non représentation de la presse régionale, est au mieux une inexactitude, au pire une insulte pour les journalistes que vous qualifiez de passeurs de plats ! Et Les grandes Voix, cible de votre ironie, venaient de Syrie, de Tunisie, d’Égypte, d’Algérie, de Turquie, du Congo, du Maroc… pas seulement de Paris sur Seine. Participait aussi à la rencontre dont vous vous faites l’écho, Informer vite ou informer bien sur une citation d’Albert Camus, outre Edwy Plenel, tête d’affiche, le philosophe Guy Basset. Il n’y a pas qu’un seul angle de vue, donc. Trop d’aigreur nuit à votre propos, et si les attaques nominatives peuvent être contrées, les attaques sous couvert sont injustifiables. Et puis, en passant, Dominique Wolton, n’était pas là !

  12. WOW !
    HAHAHA!

    Je découvre ce billet et mes premières réctions sont celles-là.
    Christian , on se connaît depuis longtemps, j’arrive à lire entre les lignes de ton texte …
    Me mettre dans un groupe de “passeurs de plat, bien en cours à la Mairie” me vexe, je ,ne te le cache pas…
    J’ai animé deux table-rondes, dont une avec des étudiants de l’Université An Najah de Naplouse et d’autres de l’Université d’Orléans. Il y avait du monde, et pas que des vieux. Fallait être là pour constater, mec. Au premier également, jeudi, salle pleine, dont la moitié par des lycéens…
    J’ai aussi fait de belles rencontres de ces journalistes, penseurs “étrangers” et oui, nous n’avons pas parlé que de “journalisme local” . Ils étaient disponibles pour des discussions. Fallait venir à leur rencontre mec.
    Pour le reste, nous en parlerons de vive-voix si tu le veux bien, mais pas dans l’heure hein, parce que là je suis un peu en colère, je pourrais dirie des choses définitives ! Bonne soirée !

  13. Comme à son habitude, Christian a suivi la ligne tracée par Albert Londres : ” Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie…”. Il est dommage que d’autres journalistes (par prudence ?) ne comprennent pas que les Voix d’Orléans deviennent peu à peu un entre-soi, une auberge accueillante pour la Francophonie, avec des journalistes (en majorité nationaux) réduits au rôle de “médiateurs” et une portion congrue pour les journalistes locaux .

    • Le papier de Christian a le mérite de réouvrir un débat sans fin : la presse locale est-elle condamnée à “passer les plats” des notables du coin ? Je dois dire que durant les nombreuses années où Christian a “couvert” la vie régionale, il a redonné un peu de punch a cette presse locale que l’on dit “à la botte”. Au point qu’à la rédaction du Monde on regardait avec attention ses papiers de la Rép sur les institutions et politique régionales. Faut il rappeler aussi que la plupart des journalistes dits parisiens ou parisianistes ont fait leurs premières armes et plante leurs premiers crocs dans la presse dite de province? L’abîme
      n’est pas aussi grand. La presse parisienne n’existerait pas sans la presse de province. Il est vrai certes qu’une fois monté à Paris l’on oublie d’où l’on vient. Mais ce n’est pas qu’en matière de journalisme.
      Régis Guyotat

  14. Petites questions de base car ma mémoire me joue des tours… Sous quelle mandature a été lancée cette manifestation ? Serge Grouard ou Olivier Carré et avec quel-le spin doctor ? Au fait Combien ça coûte ? Informer à tout prix – les Voix d’Orléans?
    Merci en tout cas à Christian Bidault de ne pas laisser sa langue dans sa poche sachant qu’il a été raisonnable face au mépris, au déni ou au manque de professionnalisme des organisateurs…
    Par ailleurs, cela fait plaisir de voir autant de réactions. Merci à vous contributeurs qui que vous soyez!
    On a enfin d’autres sons de cloche que chacun peut apprécier – critique, bah alors c’est pas interdit -, des opinions qui dépassent le magazine municipal et la Rép qui n’a plus le droit ou la possibilité d’investiguer et d’être critique sur des sujets comme le conseil municipal (1 heure), la gouvernance du O, l’absence d’opposition, la pertinence des grands projets, la politique culturelle, le projet d’agglomération !!!

  15. Qui a écrit cet article ? En tout cas quelqu’un qui n’était pas présent(e) car Dominique Wilson n’était pas là
    «  … sociologues éminents de l’information comme Dominique Wolton est un privilège donné aux Orléanais »

  16. je voudrais pas en rajouter, surtout que je le ferai sous pseudo, mais pendant qu’on pratique un bel humanisme international aux Voix d’Orléans , ont laisse des jeunes mineurs étrangers trainer leur misère dans les rues d’Orléans parfois le ventre vide…ça m’empêche d’aller écouter les discours, aussi beaux soient-ils

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