En 2019 la dame de fer fêtera ses 130 ans. Pas une ride, pas une poutrelle blanche mais au contraire souvent une explosion de couleurs dès la nuit tombée et tous les jours un scintillement qui en fait la star de Paris sous le ciel de l’univers. Et avec çà élégante et déjà prête à rayonner pour les jeux Olympiques de 2024. Aux dernières nouvelles pour ce rendez-vous avec l’histoire elle est déjà en train de se refaire une beauté.
Chaque année, la Tour Eiffel reçoit au minimum deux millions de visiteurs. Qui dit mieux ? Et dire que certains ne voulaient pas la construire, d’autres la démolir. Elle en rit encore et campe sur ses secrets. Parce qu’elle en a la bougresse et les collectionne comme d’autres les toiles de maîtres, les capsules de champagne ou les plaques publicitaires.
François Vey, ancien rédacteur en chef du Parisien magazine, est allé titiller les archives de la belle « Fifi brin de fer » de 315 mètres de haut . Il y a trouvé toute l’histoire de cette géante de métal et l’a consignée dans un livre qu’il est bon d’avoir lu avant d’entreprendre l’ascension de ce monument et du haut de son deuxième étage planer du regard au-dessus des toits de paris , à 360 degrés sans l’aide d’un drone.
Des pères concepteurs, un père nourricier
Gustave Eiffel.@Wikipedia
C’est vrai que Gustave Eiffel en a fait son bébé, l’a portée sur les fonts-baptismaux, lui a assuré un financement et l’ a entourée de publicité. Mais à l’origine de celle qui est devenue « l’âme de Paris », il y a un croquis extraordinaire pour ne pas dire extravagant ; le dessin commence par une épure de la cathédrale de Paris (66 mètres ) surmontée de la statue de la Liberté de New York (46 m) surmontée de la colonne Vendôme (15m) à la pointe de laquelle trône l’Arc de Triomphe (50m) lequel soutien la colonne de la Bastille (17m) coiffée de l’obélisque de la Concorde (23m) le tout surplombé par un immeuble de neuf étages ; L’auteur de cet échafaudage rocambolesque destiné à « donner de l’attrait à l’exposition universelle de 1889 », s’appelle Maurice Koechlin. Il est le chef du bureau d’études de l’entreprise Eiffel installée à Levallois-Perret. Il a pour collègue Nouguier, un autre ingénieur des mines, grand spécialiste de la construction métallique avec qui il cherche comment habiller sa périlleuse construction. A eux se joint un troisième larron, Stephen Sauvestre, architecte de grand talent chargée de l’habiller avec élégance. Disons qu’ils sont les pères concepteurs, biologiques de la tour, Eiffel en devenant aussitôt le père nourricier.
Le magicien du fer
Surnommé « le magicien du fer » en raison des nombreux ponts qu’il a supervisés Gustave Eiffel est, en plus un entrepreneur et un financier de génie. Jamais plus de 250 ouvriers sur le site, tous choisi pour leur savoir-faire et bien payés. Quand les 300m sont atteints, Eiffel donne « la fête intime du chantier », à laquelle sont conviés tous ceux qui y ont travaillé. Puis il commence une vraie campagne de communication pour convaincre les sceptiques célèbres, des politiciens, des écrivains, des journalistes, des musiciens, des peintres. Parmi les plus virulents, Guy de Maupassant, Dumas fils, Le Conte de Lisle, et l’architecte de l’opéra, Charles Garnier. Ils la trouvent laide pour ne pas dire moche, en un mot inacadémique. Pourtant la curiosité l’emporte et le succès se transforme en triomphe. Il faut lire le livre pour en connaître les détails.
Indéboulonnable et précieuse
Construite pour disparaître la Tour Eiffel s’accroche, son « père Eiffel » s’emploie à l’implanter dans le plus possible d’esprits et à la faire durer. Le progrès sous différentes formes va les aider dans leur entreprise. En 1903, Gustave Eiffel a une idée de génie. Il offre au capitaine Gustave Ferrié d’utiliser sa tour pour tester les applications militaires de la transmission sans fil (TSF), l’ancêtre de la radio. Dès 1914 la Tour Eiffel prend sa part dans les « grandes oreilles françaises ».
A partir de septembre 1943 et jusqu’à août 1944 les Allemands diffusent depuis la tour leur chaîne de télévision, Télé-Paris. Pourvue d’une grande antenne, la tour poursuit son histoire d’amour avec la télé et retransmet en mondio-vision la visite de la reine Elisabeth à Paris.
Que dire de tous les aviateurs qui sont passés entre ses pieds, des alpinistes qui l’ont escaladée, de ceux aussi qui l’aimaient tant qu’ils l’on choisei comme lieu de leur suicide ?
François Vey lève un a un les secrets de notre tour, tout sur l’homme qui lui a donné son nom, il fournit les clés pour apprécier encore plus la visite qu’on lui fait. Pour les fêtes de fin d’année, pour quoi pas Les Américains rêvent de prendre l’un de ses ascenseurs ; ils seront nombreux à le faire autour de Noêl et de la saint Sylvestre .
F.C.
La Tour Eiffel
Vérités et légendes
François Vey (Perrin)
238 pages 13 euros