Les militants du Centre-Val de Loire se sont réunis à Orléans pour préparer le scrutin du 26 mai où trois régionaux concourront
Les trois candidats régionaux ; Yannick Bedin, Karin Fischer et Éric Degenne
De nombreux appareils politiques ont déjà les yeux rivés sur l’horizon des élections municipales de 2020. Mais pas la France Insoumise qui veut s’en se tenir à la chronologie politique : d’abord les européennes du 26 mai 2019, ensuite les municipales. Un respect du calendrier qui veut d’abord montrer l’importance capitale du scrutin européen. Et pour cause expliquent les militants, « tout dépend de l’Europe, Macron ne fait que se coucher pour appliquer les directives européennes sur la casse des services publics, la fermeture des lignes de chemin de fer, la régression sociale. C’est cette spirale qu’il faut casser ». Si l’élection européenne sera avant tout « un référendum anti-Macron », ce sera aussi un “nécessaire refus de cette Europe-là », celle née du traité de Lisbonne.”
Pour porter cette mobilisation, La France Insoumise a réuni ses premiers « comités d’appui » qui vont relayer la campagne sur le terrain. De même, trois candidats ont été retenus pour intégrer la liste nationale FI qui ne sera définitive que début décembre. Il s’agit de Karin Fischer, originaire de Meung-sur-Loire et universitaire à Orléans, de Yannick Bedin, enseignant, ancien communiste et lu à Bourges et de Éric Degenne, cheminot et élu à Amboise. Aucun des trois cependant ne devrait être en position éligible, la bataille étant âpre pour s’asseoir dans l’hémicycle européen d’autant plus que FI a dû ouvrir ses places aux anciens socialistes emmenés par Emmanuel Maurel. FI engage tôt cette campagne de peur d’un taux important d’abstention : elle veut donc sensibiliser à la nécessité de s’inscrire sur les lites électorales avant le 31 mars avec un mot d’ordre simple « l’Europe vous concerne ! ».
A l’aise avec les gilets jaunes !
Mais surtout la France Insoumise ne veut pas que le débat se réduise à « un duel Macron-Le Pen ». C’est pour cela qu’avec une liste de rassemblement européen baptisée « le peuple » composée avec des partenaires espagnols, portugais ou scandinave FI veut proposer « une autre Europe » « avec plus de démocratie, plus de défense des services publics, une vraie politique environnementale ». Pour éviter la confusion avec d’autres forces, notamment de droite (Debout la France ou RN), au discours anti-européen FI va faire « jouer ses différences » : une politique pour les migrants, la rupture écologique, une Europe sociale. « Votez pour les originaux insiste Yannick Bedin, pas pour de mauvaises copies ! ». En attendant le « référendum anti-Macron » du 26 mai le mouvement mélenchoniste s’investit dans tous les conflits ouverts. Les militants ont donc intégré les rangs des gilets jaunes pour y réclamer « la démission de Macron » et porter d’autres revendications politiques. « On est à l’aise avec ce mouvement se réjouissent les militants FI, on s’y sent comme des poissons dans l’eau ».