« Le lambeau » (Gallimard) déjà vendu à 110 000 exemplaires, le livre de Philippe Lançon, journaliste rescapé de l’attentat contre Charlie Hebdo a séduit les sept dames du Fémina qui lui ont décerné leur prix.
Philippe Lançon, titulaire d’une maîtrise en droit européen, diplômé du CFJ (promotion 1986) est journaliste au quotidien Libération, chroniqueur et critique littéraire, avec une passion particulière pour la littérature latino-américaine. Il a longtemps tenu la chronique Après coup consacrée à la télévision, et a participé au lancement des pages Portrait. Il est également chroniqueur pour l’hebdomadaire Charlie Hebdo et à partir de fin 2014 devient un membre de la tribune « théâtre » du Masque et la Plume sur France Inter.
Le 7 janvier 2015, il est gravement blessé au cours dans l’attentat de Charlie Hebdo ce qui l’amène à subir une intervention chirurgicale très lourde au visage. Il subira 22 passages au bloc, dont 13 opérations pour sa seule mâchoire. C’est ce très éprouvant parcours qu’il raconte dans « Le Lambeau ». L’auteur y revient sur la tuerie et sa lente reconstruction à l’hôpital, aidé et soutenu par ses proches, les équipes médicales et les livres. En dehors du récit très poignant il faut souligner la puissance littéraire de l’écriture. « Le Lambeau » figure également sur la sélection du Renaudot et de l’Interallié.
Autres prix Fémina 2018: Pierre Guyotat récompensé
Le crépusculaire « Idiotie » (Grasset) de Pierre Guyotat considéré comme l’un des écrivain contemporains les plus subversifs,et de bénéficie d’un prix spécial pour l’ensemble de son oeuvre. Il est le frère du journaliste orléanais Régis Guyotat, ancien correspondant régional du Monde et auteur de “La résistance au coeur (Denoël, 1987) et de “La Temesguida, une enfance dans la guerre d’Algérie”, chez Gallimard.
Le prix Fémina du meilleur roman étranger revient à l’Américaine Alice McDemott pour « la neuvième heure (Quai Voltaire), plongée chez des sœurs catholiques à Brooklyn dans les années 1960.
Le prix Fémina de l’essai a été attribué à la philosophe Élisabeth de Fontenay pour « Gaspard de la nuit » (Stock), livre d’une cruelle beauté consacré à son frère atteint d’un profond handicap mental.