Il est 4h, Tahar Ben Chaabane s’éveille. Un pari pour 2020. Depuis quelques jours fleurissent à Orléans des affiches avec un bon vieux gros réveil d’antan et ce slogan : « Ensemble nous allons réveiller Orléans, Tahar Ben Chaabane, toujours proche de vous ». Lui ne s’est jamais endormi depuis 2014 et sa liste atypique, il a continué de labourer le terrain. Et aujourd’hui, il le proclame sans ambiguïté, « je suis candidat avec mon équipe aux municipales de 2020 ». Quelle équipe, quelle liste ? « Comme la dernière fois, avec des transfuges venus cette fois, les uns de LREM, les autres du PS, d’autres du centre droit », autrement dit de l’UDI et aussi sans doute du MoDem.
Ce n’est un secret pour personne, au centre et à gauche de l’échiquier le landernau orléanais s’agite, deux ans avant l’échéance, des Jean-Philippe Grand, Philippe Rabier, Yann Chaillou avec les équipes d’En Marche (LREM), sans parler de Richard Ramos le député MoDem qui ne cache pas qu’il se verrait bien sur une liste en bonne place, et quelques autres plus marqués à gauche comme Baptiste Chapuis, ou inspirés par un ancien maire, ne font pas mystère de préparer l’échéance. « Si certains veulent travailler avec moi qu’ils viennent me voir, ils sont les bienvenus… », répond Tahar Ben Chaabane , sans étiquette, lorsqu’on l’interroge sur cette « concurrence ». « S’il y a convergence, il faut voir… », ajoute-t-il
Féru de sport et de foot,, Tahar Ben Chaabane se veut le Pape Diouf d’Orléans, l’ancien président de l’OM qui avait lancé une liste citoyenne en 2014 à Marseille. Ancien journaliste et président de l’OM, des fois ça marche en région Centre-Val de Loire, il y a un bel exemple du côté de Tours, qui a pour nom Christophe Bouchet.
Clairement, lorsqu’on interroge le Sourcien sur ses priorités et celles de ses amis, « définies lors d’ateliers thématiques », il existe des convergences avec ces listes « citoyennes ». « En matière de transition écologique, nous prônons la rupture » dit-il. Par exemple, « en matière de circulation nous passerons de la bande verte d’aujourd’hui à de véritables pistes cyclables ». Une vraie vélorution…! Sur le Pont Royal devenu l’accès de fixation entre “tout bagnole” et véritable partage de la chaussée, il est contre le passage du tram à une seule voie, solution de toutes façons, écartée par le maire d’Orléans .
“Une équipe municipale essoufflée”
Justement, à propos de la municipalité en place d’Olivier Carré , il estime que « cette équipe municipale est essoufflée » et, sur un air connu mais sur des paroles nouvelles, il lance, « moi maire d’Orléans, je n’aurais pas voté l’extension de Cap Saran ». Pour Tahar Ben Chaabane, cette nouvelle plus grande surface en périphérie (Saran), fait mourir à petit feu les commerces du centre ville. « Il n’y a plus de boulangerie au quartier Madeleine », cite t-il en exemple.
« Il faut un nouveau dynamisme commercial », affirme le candidat qui pointe aussi l’absence désormais de piscine en centre ville. Lui l’enseignant accordera la priorité aux écoles, au numérique, mais aussi à la solidarité, il veut faire d’Orléans « une ville inclusive, y compris pour ses pauvres ».
« Elle n’arrive plus à mener des projets », dit-il encore de la municipalité sortante à propos notamment de l’ancienne prison dont l’achat a traîné et des retards à l’allumage du chantier CoMet. Est-il contre le grand projet du sud de la ville ? « En 2020, il sera trop tard pour arrêter le chantier mais nous ouvrirons la grande salle au sport de masse ».
S’il faut parler chiffres, Tahar Ben Chaabane, qui compte récolter « le travail fait depuis quatre ans », a un objectif au premier tour, minimum 10% (sa liste avait fait 3,23% en 2014 et lui 4,16% aux départementales de 2015) et “être au second tour”. Et créer la surprise aussi parce qu’avec « l’éclatement des partis politiques », depuis l’élection d’Emmanuel Macron, le paysage local aussi a changé. Même si Olivier Carré (DD) a annoncé qu’il est candidat à sa succession, la plupart de ses coéquipiers centristes font le dos ronds, voire le grand écart, en attendant les Européennes. Les sortants comme le maire d’Orléans ne sortiront pas du bois politiquement d’ici là. Trop tôt. A contrario, pour Tahar Ben Chaabane l’heure des municipales a déjà sonné.
Ch.B