La venue d’un artiste peintre mongol, Lkhakgvarentsen Rensenkhorloo, invité d’honneur du futur salon des Artistes Orléanais, est loin d’être anecdotique. Cette invitation s’inscrit, de fait, dans le droit fil d’un indéfectible enthousiasme puisque de 1990 à 2018, ce sont vingt-huit ans d’échanges et d’amitié qui se sont tissés entre Orléans, sa région, et la Mongolie.
Lkhakgvarentsen Rensenkhorloo
Une grande aventure mongole
Tout trouve de fait son origine en 1989, d’un rêve mongol orléanais. Voici l’histoire : A la lecture du livre « Voyage dans l’Empire Mongol » – traduction et commentaire de Claude-Claire et de René Kappler, chercheurs, Pierre Létang échafaude avec son ami Benoit Gayet, président des Artistes Orléanais, le projet de partir sur les traces de Guillaume de Rubrouck, moine franciscain, envoyé du roi Saint-Louis jusqu’à la Cour des Grands Khans mongols (1253-1255).
Après la chute du Mur de Berlin, en novembre 1989, ils constituent une équipe pluridisciplinaire de neuf français et onze mongols. Une fois obtenu de l’Unesco le label de projet associé à l’étude intégrale des routes de la soie, ils effectueront une épopée de plus de mille kilomètres à cheval dans le pays jusqu’à Karakorum, l’ancienne capitale gengiskhanide. Dès leur retour en France, à l’initiative des Orléanais, le premier jumelage franco mongol sera établi le 10 juillet 1993 entre Boulgan, petite bourgade mongole nichée aux pieds des Monts Altaï, proche de la frontière chinoise et Rubrouck, village natal de Guillaume situé dans les Flandres Françaises.
Des liens culturels, scientifiques et médicaux
C’est en 1994 que naîtra l’AVLOM (Association Val de Loire-Orléans-Mongolie). Différents échanges verront ainsi le jour, scientifiques et culturels. L’exposition « Mongolie Immémoriale » se tiendra à Orléans en 1999, « Art France 2003 » sera la première exposition de peintres français en Mongolie, tous orléanais où figureront également des reproductions du musée des Beaux-arts d’Orléans. Au fil du temps, de nombreux liens officiels se tisseront entre le BRGM, le Centre Hospitalier régional d’Orléans et la municipalité. Environnement, santé, gestion et préservation des ressources animent les communautés.
Outre la possibilité de rencontrer l’artiste mongol, né le 4 mai 1974 à Oulan-Bator où il vit et travaille en témoignant de la beauté d’un art spirituel et ancestral, les amateurs d’art pourront aussi découvrir les œuvres poétiques de la céramiste Sandra Courlivant, artiste née en 1973 et qui vit et travaille dans le Maine et Loire. Spécialiste de la culture équine elle a notamment séjourné en Mongolie et participe activement à des échanges franco-mongols. Elle sera le “coup de cœur” de ce salon qui rendra également un hommage particulier aux artistes Roger Toulouse et Jeanne Champillou.
Jean-Dominique Burtin
Du 20 octobre au 4 novembre 2018
Collégiale Saint-Pierre-le-Puellier, Orléans.
Un film aux commentaires en latin !
Le film produit par Prospective Image et réalisé par Jacques Shaab s’intitulait “Sur les pas de Guillaume de Rubrouck”. Il a été tourné en Mongolie lors d’un périple à cheval qui nécessita notamment des panneaux solaires pour recharger les batteries de la caméra vu l’absence de réseau électrique. La particularité de ce film est que le commentaire reprenant des extraits du courrier envoyé par ce moine à Saint Louis (qu’il ne reçut jamais, parti en Croisade) était en latin dit par un bénédictin de Saint Benoit sur Loire. Sans doute un cas unique dans la production documentaire… qui malheureusement ne fut pas diffusé par les télévisions d’alors.
Des publications pour témoigner
-Claire-Claude et René Kappler – Guillaume de Rubrouck – Voyage dans l’empire mongol 1253-1255
Réédition de l’Imprimerie Nationale Editions – 1993
-Michel JAN – Le Réveil des Tartares
En Mongolie sur les traces de Guillaume de Rubrouck
Voyageurs Payot – 1998
-Patrick ALIX – Cap sur Karakorum
Chevauchée franco-mongole sur les traces de Guillaume de Rubrouck
L’Harmatan– Ecrire et Voyager Aujourd’hui – 2016