La gauche l’avait rêvé, Serge Grouard est en train de le faire. Récemment un de ceux, et ils sont légion sur cette partie de l’échiquier, qui phosphorent sur les municipales de 2020, le confiait: “notre chance ce serait une candidature à la droite d’Olivier Carré.”. Il suffit de lire l’interview donnée par Serge Grouard à La République du Centre, samedi dernier pour comprendre sans être grand clerc, que l’ancien maire d’Orléans rêve de le redevenir. En interne à la majorité municipale, Serge Grouard ne dissimulait plus ces derniers temps ses critiques l’égard de son successeur. Il se disait même qu’il consultait ici et là sur une possibilité d’un retour aux affaires.
Le passage de témoin en juin 2015.
Maintenant l’ancien député-maire ne veut plus se contenter de bosser sur le projet de Bruno Retailleau (LR) après celui de François Fillon. Il passe la vitesse supérieure localement et se répand dans la presse sur ses divergences avec son ancien premier adjoint. Des exemples? CoMet ne répond pas “au projet de rayonnement”, de l’Arena, le bébé initial en lieu et place de l’hippodrome puis de l’actuel Lab’O. Seul avantage, dit-il, CoMet permet de “refaire le parc des expos”. Sinon, le projet d’Olivier Carré sera une “grande salle comme les autres”. L’arena c’était la reprise de l’hippodrome, le bord de Loire avec “l’embellissement et la transformation de ce secteur”. Sans parler, et il en parle, du problème des parkings les soirs d’événements multiples.
Autre angle d’attaque de l’ancien maire, l’environnement. Là encore il aurait fallu “rester sur les fondamentaux de l’équipe municipale que j’ai dirigée durant quinze ans”. Quant à la rue des Carmes, un dossier qu’Olivier Carré a débloqué à son arrivée dans le fauteuil de maire...”Avant mon départ, les bases du compromis actuel avait été posées”. Et l’estocade: “Mais on en est où, que se passe-til depuis trois ans? Rien”.
Edouard Philippe monte sa “boutique”
Si l’on comprend bien la pensée de Serge Grouard, c’était quand même bien mieux avant, du temps où il était le patron. Lorsque l’on évoque devant lui cette interview, Olivier Carré répond que tout cela, les propos de Serge Grouard, c’est du passé…,
Autre signe qui ne trompe personne, selon nos informations, un livre sur Serge Grouard, sa vie, son oeuvre, serait en préparation, sous la plume d’un journaliste local.
Quel espace resterait-il à Olivier Carré en 2020 au cas où une liste crédible verrait le jour à droite avec un candidat qui tienne la route comme Serge Grouard (LR) que certains Orléanais appellent d’ailleurs toujours “Monsieur le maire”? A Paris, il se dit qu’Edouard Philippe serait en train de monter sa “boutique”, avec des anciens de LR comme Olivier Carré, quelques maires de grandes villes, et autres élus de poids qui obtiendront son investiture aux municipales. Resterait ensuite pour le maire d’Orléans sortant à “rassembler” du côté du centre droit (UDI, Radicaux…) et à LREM (En marche)… où certains n’ont pas forcément rengainé leurs ambitions municipales.
Pour autant la “gauche”, elle aussi en pleine “recomposition” (ou décomposition) pourrait-elle tirer partie d’une bataille de grands chefs à plumes à droite et au centre? Encore lui faudrait-il un projet crédible, et quoi qu’en disent ceux qui peinent à dissimuler leurs ambitions derrière les consultations et les laboratoires participatifs, quelqu’un pour l’incarner et qui fasse consensus.
Ch.B