Faute d’un enracinement local, l’exécutif national prépare les municipales de 2020 avec des séances de calinothérapie à l’attention des maires de droite “macro-compatible”. Olivier Carré, le maire d’Orléans, est invité toutes les six semaines à Matignon à la table du Premier ministre Edouard Philippe, tout comme Benoist Apparu (Châlons-en Champagne), un ancien de chez Juppé, Christophe Bechu (Angers) Alain Chrétien (Vesoul), Laurent Marcangelli (Ajaccio), Luc Lemonnier (Le Havre)…
Olivier Carré et le Premier ministre aux fêtes johanniques 2018.
Ces maires en congé de LR ont leur rond de serviette à Matignon officiellement pour faire remonter la voix du terrain auprès d’Edouard Philippe. Mais en fait à l’heure du café, il est question aussi de politique locale et des plans sont tirés sur la comète (!), à Orléans c’est à double sens. L’invitation faite au Premier ministre de présider les fêtes johanniques ne fait que confirmer ces recompositions orléanaises en cours.
Les postures “unionistes” et “macroniennes” d’une vague d’adjoints et conseillers municipaux de la majorité orléanaise qui, élus dans l’équipe (LR) de Serge Grouard, penchent pour LREM, déplaît à un fidèle briscard comme Charles Eric-Lemaignen, l’ancien président de l’agglo qui parle à leur sujet de “plan de carrière”. CEL ira t-il jusqu’à menacer un jour de faire une liste de “droite pure et dur” contre le maire? On n’en n’est pas là.
Pour Olivier Carré, le “challenge” consiste maintenant à rassembler à la fois, (en même temps!) les macronistes convertis de son équipe municipale, avec les grognards de l’équipe originelle de Serge Grouard, comme Olivier Geffroy, son adjoint à la sécurité, qui n’a pas manqué une meeting des dirigeants LR dont Laurent Wauquiez, lors de la campagne des législatives montargoises de Jean-Pierre Door.
Sur le terrain, le maire et président de la Métropole multiplie les visites dans les quartiers et les annonces de projets (piscine, cité de la musique…). Olivier Carré vient même d’enterrer le projet de circulation alternée du tramway sur le pont George V auquel il n’a jamais cru vraiment parce que les services techniques de la ville y étaient farouchement opposés et avaient mis leur véto dès le départ. Une solution qui pourtant a donné toute satisfaction à Amsterdam et plus près de nous sur la Loire à Angers.
A la place, Olivier Carré a annoncé dans la presse locale son projet de deux passerelles pour la circulation douce (piétons, vélos) sur la Loire, l’une à l’ouest et l’autre à l’est du vieux pont. Passerelles politiques, passerelles sur le fleuve, le maire d’Orléans adepte du grand écart entre les rives politiques et ligériennes, est décidément l’homme de toutes les passerelles.
Ch.B