La jeune artiste franco-portugaise, se produisait vendredi dans le cadre des Soirées Performances de La Scène Nationale d’Orléans, pour un voyage chorégraphique et poétique vers l’optimisme dans un piano vide et flottant dans les airs. Un premier solo qui nous suspend en plein vol.
Désossé, le piano à queue reprend vie aujourd’hui sous une autre forme : ici, s’habillant de fleurs dans des jardins publics, là, se vidant de ses entrailles. Certains vont même jusqu’à exploser son mécanisme, d’autres encore l’emmitouflent… Joana Schweizer, elle, a choisi de se glisser au cœur de son meuble vide et suspendu pour en explorer les moindres espaces, comme une carcasse de bateau, mais aussi d’en défier force et contours dans un corps à corps tumultueux pour tester ses propres limites et libertés, à elle.
Et qu’importe si l’on ne comprend pas la langue ! « O que importa o caminho » : « C’est le chemin qui compte ! ». Un chemin allégorique, comme une conversation entre l’être et l’instrument, que l’on prend avec cette jeune artiste franco-portugaise. Un chemin de vie avec ses hauts et ses bas, ses bonheurs, ses peurs, ses interrogations, ses défis… Le tout entre chorégraphie planante ou course poursuite inattendue, chant des souvenirs et morceaux de piano acrobatiques.
Un peu comme un bateau, ce piano se fait tour à tour espace de découverte et d’exploration, refuge et confident, parfois calme puis tempétueux, mais au final optimiste avec une Joana Schweizer debout sur son piano à queue, filin entre les mains comme un marin tiendrait un bout, le regard conquérant sur un océan lointain, enfin un public conquis mais trop peu nombreux ! Dommage !
E.B.