Entretien avec Caroline Janvier, Député du Loiret (LREM) mais également Présidente du groupe d’amitié France-Russie à l’Assemblée Nationale. La réélection de Vladimir Poutine, « L’Affaire Skripal » en Angleterre, les relations franco-russes, autant de sujets sur lesquels, Caroline Janvier, député du Loiret (LREM) mais également Présidente du groupe d’amitié France-Russie à l’Assemblée Nationale, a bien voulu revenir pour la rédaction de Magcentre.fr
Caroline Janvier, députée LREM du Loiret
La réélection de Vladimir Poutine le week-end dernier, une bonne chose pour l’amitié France-Russie ?
Caroline Janvier : Ecoutez, ca ne va pas changer grand chose à l’amitié franco-russe, dans le sens où les scores étaient connus d’avance. Quand on regarde les sondages de ces élections ou le niveau de popularité de Poutine concordant avec ces résultats, il n’y avait absolument pas d’inconnue. La seule inconnue au départ était le niveau de participation.
Quel est votre avis sur « L’Affaire Skripal » occasionnant actuellement une réelle tension entre les anglais et les russes, mais aussi sur la scène internationale ?
C.J. : Encore une fois dans cette affaire il faut attendre que toute la lumière soit faite car effectivement il y a des suspicions importantes notamment sur les origines du poison mais pour l’heure rien n’est avéré même si les regards se portent sur la Russie. Ce n‘est d’ailleurs pas le seul pays capable de produire ce poison. Il faut rester prudent. Une enquête est en cours.
Cette affaire peut-elle avoir des répercussions directes sur les relations au sein du groupe d’amitié France-Russie, en l’occurrence entre la Douma et l’Assemblée Nationale ?
C.J. : Pas du tout ! En tant que parlementaires, nous n’avons pas vocation à faire de la diplomatie, au sens de : « Porter et représenter directement la voix de la France ». Nous n’avons pas de mission particulière à cet effet. En revanche, notre vrai rôle, et je pense qu’il est important, est de maintenir des relations entre les parlementaires russes et français. J’ai d’ailleurs déjà rencontré plusieurs députés de la Douma avec qui je garde des contacts. Nous allons donc continuer à travailler en ce sens.
Par autant cela ne veut pas dire que nous cautionnons certaines lignes rouges qui ont pu être franchies. Quand il s’agit de violations de traités internationaux ou de frontières comme par exemple avec la Crimée, ou encore de violations des droits de l’homme, sans oublier une liberté de la presse réduite comme peau de chagrin, il est évident que l’on ne peut pas être en accord avec ce genre de choses, en contradiction avec les valeurs françaises. Au delà de cela, je pense qu’il est important de se comprendre et de dialoguer puisque sur un certain nombre de sujets de la scène géopolitique, les russes n’ont pas la même vision ou grille de lecture que nous, notamment liée au fait qu’ils sont une démocratie beaucoup plus jeune.
Au sein de l’Assemblée Nationale, quelles sont les actions au quotidien pour un groupe d’amitié comme celui de France-Russie ?
C.J. : Nous avons au minimum une action par semaine. Nous auditionnons différentes expertises, des chercheurs, des hommes et femmes politiques, des intellectuels, des artistes russes et russophiles. Récemment nous avons justement auditionner des chercheurs, spécialistes des élections russes nous permettant de mieux comprendre, avec des données très précises, le déroulement d’un tel événement. Prochainement nous rencontrerons également l’Ambassadeur de Russie en France afin d’échanger avec lui sur un certain nombre de sujets. Nous venons de visiter le centre spirituel et orthodoxe russe de Paris et faire la connaissance de son directeur. En résumé, nous essayons de nous informer en permanence, d’avoir des relations dans tous les domaines, politique, économique, social et culturel.
Propos recueillis par Régis Bonlieu