Le journal l’Humanité a levé le lièvre : La nouvelle ministre du Travail Muriel Pénicaud a réalisé une plus-value boursière d’un million d’euros lorsqu’elle était patronne des ressources humaines chez Danone au moment où le groupe s’apprêtait à supprimer 900 emplois. Ce fut pour elle une « journée à 1 million d’euros » titre à la une le journal que fonda Jean Jaurès.
La nouvelle ministre qui défend en ce moment au Sénat le projet de loi habilitant le gouvernement à légiférer par ordonnances pour réformer le code du travail a été interpellé dans l’hémicycle en séance publique par la sénatrice Eliane Assassi, présidente du groupe Communiste lors un rappel au règlement : « Cette plus-value a été réalisée grâce à une flambée boursière en faveur de Danone suite à l’annonce de la suppression de 900 emplois. Ce point est extrêmement grave sur le plan éthique, et peut-être sur le plan juridique, car de par vos fonctions vous avez organisé ce plan social et en avez récolté les fruits pour votre profit personnel. De là à parler de délit d’initié, il n’y a qu’un pas », a dit la sénatrice, soulignant que ces révélations dans l’Humanité surviennent alors que le gouvernement « se livre à des comptes d’apothicaire pour serrer de plusieurs crans la ceinture de notre peuple ».
Hamon: “la trés sociale Murielle Pénicaud”
Gênée, la ministre lui a répliqué : “Nous sommes ici pour fabriquer la loi, non pour répandre des approximations démagogiques à propos de personnes singulières. Chacun peut avoir son appréciation sur le niveau de la rémunération des dirigeants de grandes entreprises. Il s’agit d’une rémunération décidée plusieurs années avant le plan de départs volontaires que vous citez qui a concerné 233 personnes. Si j’ai des choses à ajouter, je le ferai savoir en un autre temps, en un autre lieu. Restons- en aux faits, et à la loi qui nous occupe”, a-t-elle conclu sèchement. »
Le million de Muriel Pénicaud a également fait des remous à l’Assemblée nationale. En plein débat sur la moralisation de la vie publique, l’Insoumise Danielle Obono, a lancé en brandissant l’Humanité : « Je vous enjoins à lire ce qui est révélé dans ce journal sur des opérations que, je pense, nous devrions prévenir ». Adrien Quatennens autre Insoumis a, lui, tweeté « les suppressions d’emplois sont un business lucratif, un secteur plein d’avenir ! La ministre du travail en sait quelque chose… » Le communiste Sébastien Jumel a renchéri sur une ministre « disqualifiée » sur les ordonnances. Dans un communiqué son groupe s’est interrogé :« Alors que celles-ci pourraient déboucher sur une grave dérégulation des contrats courts, Mme Pénicaud peut-elle vraiment discuter avec le monde du travail, syndicats et élus » L’ex-candidat à la présidentielle Benoît Hamon a de son côté ironisé sur twitter : « la très sociale Muriel Pénicaud a réalisé une plus-value personnelle de 1266 par salarié licencié chez Danone ». Le député Régis Juanico, un de ses proches, s’est encore montré plus caustique « L’esprit de la loi travail résumé ».
Selon le rapport financier de Danone en 2013 sur lequel l’Humanité s’appuie Mme Pénicaud a réalisé 1,129 million d’euros de plus-values le 30 avril 2013, en une journée, alors que Danone s’apprêtait à supprimer 900 emplois de cadres, dont 230 en France.La transaction portait sur un lot de 55.120 actions acquises 34,85 euros l’unité – cours de l’action en 2009, très inférieur à celui d’avril 2013 -, et revendues aussitôt 58,41 euro. Encore une affaire très embarrassante pour Emmanuel Macron.
F.C.
Beaucoup d’observateurs (élus, journalistes) semblent découvrir le système capitaliste. Attaquer aveuglement les hommes ou les femmes qui gagnent beaucoup (trop) d’argent voire les changer ne modifie pas le système dont la loi dominante est la loi du profit. Mme Penicaud a visiblement profité légalement du système comme bien d’autres. Elle est à Danone ce que Ibrahimovic fut au PSG. Sauf que ce dernier qui gagne plus d’un million d’euros par mois est encensé par ceux qui attaquent la Ministre. Le système toujours le système… Alors, “faute de pouvoir changer le système, on change les homme” comme disait Marx que Danielle Obono et Sebastien Jumel semblent avoir peu lu (de plus voir les actions monter quand on supprime des emplois n’est pas une découverte).
Il est toujours curieux, en lisant les réseaux sociaux, de constater qu’on trouve toujours des gens pour vouloir passer l’éponge sur ce genre “d’escroqueries légales”. Ce fut ainsi avec l’affaire Fillon, avec l’autre affaire Ferrand, aujourd’hui l’affaire Pénicaud, et j’en passe…
Il se trouve que cette femme a accumulé les millions par son salaire chez Danone, ses jetons de présence chez Orange, ses stocks-options chez Danone, son salaire chez Business France (entreprise publique qui verse avec nos impôts des salaires extravagants à ses dirigeants), et qui aujourd’hui veut, sur ordre, envoyer à la poubelle un siècle de droits sociaux. Le scandale est là !
Quant à Marx, Hippolyte qui vous cachez derrière un pseudo, vous l’avez lu, vous ?
Et oui, Hippolyte a lu Marx qui est, plus que jamais, d’actualité pour comprendre le monde dans lequel on est. Il ne s’agit ni de passer l’éponge ni de tout mélanger (Fillon, Ferrand, Penicaud est-ce identique ?), mais il s’agit surtout de parler encore de capitalisme et d’anti-capitalisme dans une société où le mot lui-même semble oublié.
SI j’avais été dans la situation de François Fillon, j’aurais fait la même chose, avec les maladresses en moins ; dans la situation de Richard Ferrand, clairement non ; dans celle de Muriel Pénicaud clairement oui ! Pour sauver les apparences qui font que, publiquement, nous sommes des hypocrites et des gens biens, assis dans notre canapé ou autour de la table familiale, nous rêvons de l’opportunité que l’on aurait pu avoir si ! Il n’y a pas de honte à aimer et à gagner de l’argent, après rien ne vous empêche d’être généreux avec ceux qui souffrent de ne pas en avoir ! Mon Dieu, je suis laid, je suis un affreux capitaliste et je n’ai pas lu Karl Marx ! Maintenant, quand on fait le bilan de ce que le marxisme a enfanté, je ne regrette pas. Par contre, j’ai lu Emile Zola, je me suis accroché à lire les Rougon-Macquart et finalement c’est instructif !
Qui n’a jamais lu Marx et analysé son oeuvre, pense que l’URSS était marxiste et que Staline et Marx même combat. Le marxisme n’est pas un régime politique. Les marxiens ne sont pas les marxistes au sens de Matinal ou de Georges Marchais.. Ce dernier (et son bilan globalement positif de l’Union soviétique) est au marxisme ce que Manuel Valls et ses amis sont au socialisme.
Qui n’a jamais lu Marx ? Matinal, moi et des millions d’autres français ! Entre les études, le travail, la famille ET les loisirs, pas de place pour lire et encore moins analyser Marx. Ceux qui n’ont pas lu Marx ne sont pas plus cons et pas moins intello que vous autres, les analystes !
Personne ne vous reproche d’avoir fait d’autres choix que la lecture de Marx. Hyppolite s’était contenté, à l’origine, d’une citation de celui-ci et c’est Bernard Th qui l’a interpellé sur le fait de savoir si, au-delà de cette citation, il avait lu Marx ou pas.
Pas de quoi en faire une affaire d’honneur dans vos choix ni de vous sentir attaqué sur votre q.i.
Le journal l’Humanité n’est ni marxiste ni communiste, mais le porte parole des envieux .
Madame Panicaud doit être une femme de talent pour susciter ainsi l’ire de ces envieux. Elle a réussi un beau coup de Bourse.
La communiste Eliane Assassi est aussi une femme de talent de l’art oratoire. Elle a réussi un beau coup de com.
À chacune sa spécialité. Il y a une place pour tous les talents dans la République.
Foin des grincheux ! Des amis d’Éliane Assassi à ceux de Marine Le Pen dégustons plutôt les rapprochements insolites, comme de nouveaux cocktails politiques, en marche vers des horizons incertains.
Je n’ai pas été offensé par les propos de Hippolyte et je vous remercie Oldpuzzle
pour l’explication de texte. Mais il y a ceux qui ont lu ou pas lu, et dans certaines sphères le mépris est sous-jacent ! Loin de moi, de penser qu’Hippolyte est de ceux-là. Quant à mon QI, il m’a donné la possibilité d’étudier, de travailler, d’aimer, de défendre mes idées, de vivre bien, n’est ce pas l’essentiel ?