Premier tour : seule la République en Marche a le sourire

Ce premier tour a confirmé la vague En Marche annoncée par les sondeurs. Au QG du parti, rue de l’Abbé Groult, dès 17 heures, personne ne doutait qu’il en serait ainsi. Cela n’était pas dit, c’était dans l’atmosphère. Les militants présents  se voulaient  modestes. Il ne serait pas bon pour la jeune formation d’afficher un triomphe tonitruant. Pourtant lorsque les premières projections annoncèrent 390 à 430 sièges pour LRM, un légitime frisson de satisfaction  traversa la grande salle du rez-de-chaussée où un buffet qui n’avait rien de somptueux  attendait d’être ouvert .Dans les étages, les cadres du parti s’apprêtaient à appeler un à un leurs candidats qui doivent affronter le second tour  « pour éviter tout flottement ».

Portée par la vague électorale, la République en Marche savourait  le fait qu’elle allait détenir la majorité absolue.Servi par les institutions de la cinquième République, son Dieu, Emmanuel Macron venait de réussir le dynamitage absolu  qu’il souhaitait. Aura-t-il du mal à gérer cette très forte majorité   portée seulement  par la moitié des Français ? Les électeurs sont-ils seulement las d’aller aux urnes ou montrent-ils  ainsi qu’ils boudent le  parlement, qu’ils ne lui accordent pas une réelle importance ?

Pour la première fois de l’histoire de la V ème  République, l’abstention aux législatives dépasse la barre des 50 % au premier tour : 51,2 % des électeurs ne se sont pas déplacés. Cette défection des électeur a limité le nombre des triangulaires à venir. Les candidats ayant obtenu au premier tour un nombre de voix représentant au moins 12,5 % des inscrits peuvent  participer  au second tour.

Drapeau en berne rue de Solférino

De  mémoire de journaliste, ce dimanche,  c’était du jamais vu au siège du parti socialiste : Les équipes accourues comme à chaque élection ont trouvé porte close jusqu’à 19h30. Les pertes en ligne étaient trop lourdes. Avec les résultats les têtes tombaient comme à gravelotte :  celle du  premier secrétaire , Jean-Christophe  Cambadélis , éliminé dès le premier tour à Paris, Aurélie Filippéti l’ancien ministre en Moselle de l’Intérieur Matthias Fekl en Lot-et-Garonne, Benoît Hamon dans les Yvelines. Najat-Vallaud-Belkassem  en ballotage défavorable…..Selon les projections, le PS-PRG divers gauche ne peut espérer que  de 20 à 35 sièges, Stéphane Le Foll et Sylvia Pinel devraient  en être . Des circonscriptions traditonnellement acquises à la gauche comme celles des Landes et des Hautes-Pyrénées  sont perdues., en Seine-Saint-Denis  et dans le Nord aussi. Le recul  du PS est  sans précédent, son effondrement manifeste.

Le FN déçu : de 3 à 5 députés seulement

Marine Le Pen devrait faire son entrée  à l’Assemblée nationale. Avec 45% des voix, elle est en ballottage très favorable  dans la circonscription d’ Henin-Beaumont. Sa rivale d’En Marche n’a obtenu que 20% des voix .Une victoire pour combien de défaites. Mais ou sont passés les 10 millions de voix qui se sont exprimés en faveur du FN à la présidentielle? Le FN ne pourrait disposer que de 3 à 5 députés dans la nouvelle assemblée . Dénonçant la forte abstention qui, de son point de vue  «a pénalisé » son parti, la patronne du FN a appelé « les électeurs patriotes  à une forte mobilisation »  pour le second tour.

L’alliance LR-UDI très affaiblie

L’alliance LR-UDI recueille près de 21% des suffrages, en deuxième position mais loin derrière La République en Marche. Selon les projections, la droite pourrait être plus faible à l’Assemblée que sous le quinquennat de François Hollande. Elle ne se remet pas de l’échec de François Fillon à la présidentielle. Mieux préservée que le PS, l’alliance LR-UDI. est cependant très affaiblie. Elle devrait  disposer seulement de 95 à 132  députés dans la nouvelle assemblée,  soit beaucoup moins que lorsqu’elle était dans l’opposition à François Hollande. Pire, elle risque d’enregistrer un score historiquement bas, si l’on se réfère à la déroute des législatives de 1981 face à la gauche, lorsque la droite n’avait conservé que 158 députés. Le chef de file LR-UDI, François Baroin  a déploré l’abstention record lors de ce premier tour et retenu que, « dans la plupart des circonscriptions », un candidat de la droite sera présent au second tour pour affronter celui du mouvement présidentiel. L’heure n’est plus à la cohabitation envisagée  il y a peu encore

La France insoumise accuse le coup

Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon qui à Marseille a éliminé le socialiste Patrick Menucci  enregistre, au soir du premier tour des élections législatives, un score inférieur de plus de 8 points à celui de son leader à la présidentielle. Avec environ 11% des voix,  les candidats de La France insoumise, partie en course sans le PCF, n’ont pas réussi à bénéficier de la vague qui avait porté leur  candidat à l’élection présidentielle. Au terme d’une campagne compliquée, ponctuée de polémiques et de petites phrases de Jean-Luc Mélenchon parfois mal comprises dans son propre camp, les Insoumis pourraient malgré tout envoyer à l’Assemblée,  suffisamment de députés (plus de 15) pour espérer constituer un groupe d’opposition. .

Le second tour devrait confirmer un changement complet du personnel politique. Une génération s’en est allée ce soir : Cécile Dufflot,  Elisabeth Guigou,.  Daniel Vaillant….. ont été emportés par la vague En Marche.

F.C.

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