Clara Duarte Vala, Coline Renaudin, Alaïs Zebeau, Emma Dussauzet toutes quatre élèves de 4ème I au collège Maurice Genevoix de Romorantin n’oublieront jamais la cérémonie commémorative de l’abolition de l’esclavage qu’elles ont vécu en ce 10 mai 2017 dans le jardin du Luxembourg à Paris. Lorsqu’elles seront bien vieilles le soir à la chandelle comme l’a écrit le poète Pierre de Ronsard, elles la raconteront à leurs petits-enfants et sèmeront en eux le message qu’elles y ont entendu.
Emmanuel Macron a co-présidé la cérémonie avec François Hollande et Gérard Larcher.
Elles se sont levées à l’aube, ont pris un bus puis un train sous la conduite de Gaëlle Gavalda leur professeur d’histoire et géographie et Kaourantin Royer, leur professeur d’Art plastique pour gagner Paris et y recevoir le prix remporté par leur class 1ere sur 98 etablissements concurrents- . au concours « La flamme de l’égalité » organisé par les ministères de l’Education nationale et des Outre-Mer et le Comité national pour la
La bise du Président.
mémoire et l’histoire de l’esclavage. Leur film d’animation « N’oublie pas » leur a valu cette distinction. Les 27 élèves de cette classe auraient voulu être du voyage. Il avait fallu choisir ceux qui s’étaient le plus impliqués avec le grand regret que Louis Augis qui a prêté sa belle voix à l’esclave de leur film n’ait pu se joindre à la petite troupe.
Deux présidents de la République et le gouvernement
Clara Vala Duarte avait été désignée pour recevoir au nom de tous le diplôme commun. Elle s’est avancée et, le précieux papier dans les mains, elle s’est trouvée en face de deux président de la République, François Hollande en exercice jusqu’à dimanche et Emmanuel Macron le président élu qui tous deux lui ont claqué une bise.
C’était la deuxième fois que les deux hommes se retrouvaient depuis le second tour de l’élection présidentielle, après la commémoration de la capitulation de l’Allemagne le 8 mai 1945 à l’Arc de triomphe lundi. Dans son discours, le dernier en tant que Président de la République, François Hollande a souligné combien il était « plus que jamais nécessaire de faire la paix des mémoires », invitant son successeur à « porter ce message, ici, en France et partout dans le monde. Il ne s’agit pas d’opposer une douleur à une autre. Nous sommes là pour empêcher que le pire puisse se reproduire. Nous devons continuer à nous battre contre les discours qui nous jettent les uns contre les autres ».
Christiane Taubira très applaudie
Sous le kiosque du jardin du Luxembourg.
Puis il a rappelé devant l’ensemble du gouvernement qui, avant de se rendre au jardin du Luxembourg avait vécu son dernier Conseil à l’Elysée dans le salon Murat, le président du Sénat , Gérard Larcher et Christiane Taubira d’origine guyanaise, très applaudie, qu’il avait souhaité, il y a un an, que la France se dote d’une Fondation pour la mémoire de l’esclavage, une idée lancée par Jacques Chirac en 2006. Je suis fier « que la dernière cérémonie avant que je ne confie à Emmanuel Macron la totalité de mes pouvoirs, soit consacrée à la promesse que j’avais faite », a-t-il dit. Cette Fondation devrait voir le jour en 2018, après la création, depuis le 3 mai d’un Groupement d’intérêt public (GIP) présidé par Jean-Marc Ayrault et auquel participera la ville de Paris avec la création d’un musée, demande récurrente des associations antiracistes.
Pour les élèves de Maurice Genevoix ce fut une leçon d’histoire en live qu’elles n’oublieront pas.