Gil Bastide, le retour au chateau

Gil Bastide a-t-il vraiment quitté Orléans ? Le galeriste Gil Bastide, qui anima la vie artistique locale durant de nombreuses années, avait fermé en mai 2015 sa galerie de la rue de Bourgogne, haut lieu de la célébration artistique orléanaise, au grand dam des amateurs qui voyaient alors disparaitre l’une des dernières galeries privées de la ville,. Mais depuis sa retraite méridionale, Gil Bastide continue de proposer à un public fidèle des événements d’une grande qualité, comme commissaire d’exposition à l’église Saint Pierre le Puellier ou à la galerie du Théâtre avec dernièrement, l’exposition de sortie de résidence de Cedrick Vannier, et pour dix jours au château de Saint Jean le Blanc avec une grande exposition de huit artistes issus de sa galerie.

Florence Dias Looten

L’exposition qu’il nous propose pour dix jours au château de Saint Jean le Blanc, renoue avec son expérience de galeriste en regroupant dans une seule exposition huit artistes, tous peintres, avec comme invitée d’honneur Florence Dias Louten. Ces huit artistes appartiennent  au vaste panthéon du galeriste Gil Bastide, ils représentent la quintessence de son regard sur l’art, de sa sensibilité et de son gout de galeriste.

Entre les toiles lumineuses et pleine d’humanité de Florence Dias Looten, les paysages onirico-industriels de Richard Boutin, le graphisme de Dominique Ehrard, les toiles fantastiquement noires de Guillaume Brabant, les plus provocantes de Cieu ou d’Alran, l’originalité de la touche de Cédrick Vannier sans oublier l’exotisme de Bernard Mérigault ou de Marc Le Coultre, le visiteur, en déambulant dans les salles de l’exposition du château de Saint Jean le Blanc, ne perçoit pas nécessairement au premier regard ce qui unit tous ces artistes, et pourtant on trouve bien une cohérence dans ce choix, la cohérence du choix d’un galeriste. En plus de la qualité des œuvres présentées dans cette exposition, qui fait un bel état des lieux de la création récente de ces artistes, cette exposition collective présente aussi l’intérêt de nous montrer comment Gil Bastide dans son activité de galeriste, a su construire un univers artistique à la fois divers et cohérent dans son approche artistique.

Vernissage au château

Et foin de la vente d’œuvres d’art sur internet qui, parait-il, tue les galeries, il y avait un vrai bonheur pour ce vernissage ce jeudi soir, dans la rencontre entre le public avide de (re)découvertes et les artistes exposé(e)s, une sorte de fête dont on pourra une nouvelle fois en remercier l’instigateur: Gil Bastide.

GP

Richard Boutin